L'Atelier d'AngelMJ


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Life is Strange : Paradoxe du cœur

Parmi les jeux du catalogue 2015, un titre a particulièrement fait parler de lui : Life is Strange. Ce jeu d’aventure graphique, sorti en 5 épisodes tout au long de l’année, semble en effet déchaîner les passions. Certains crient au génie, d’autres à la sombre merde. Face à tant d’avis contraires (et vu que je n’aime pas construire mon opinion sur des aprioris), j’ai profité de sa sortie en version boite pour me pencher sur cette production du studio Dontnod, à qui on devait déjà le jeu Remember Me (qui visiblement n’a pas beaucoup plu, moi perso je l’avais trouvé sympa). Mon verdict donc.

Comme dit plus haut, Life is Strange est un jeu d’aventure graphique à la 3e personne. Nous incarnons Max, une jeune adolescente qui étudie la photographie. Suite à des évènements tragiques, elle va découvrir qu’elle a le pouvoir de remonter le temps sur une courte durée. Elle va donc tenter de maîtriser son pouvoir afin d’élucider les mystères de sa ville, et plus particulièrement la disparition de Rachel, une élève de son lycée.
Au fil des dialogues et des découvertes, le joueur sera amené à faire des choix qui auront une incidence plus ou moins importante sur la trame principale. Libre à vous donc d’user du pouvoir de Max pour tenter toutes les approches possibles, et d’en subir ou non les conséquences.

Maintenant que j’ai bouclé le jeu, je comprends très bien les points qui font débat. Au niveau de la direction artistique, il faut admettre qu’elle est assez particulière. Les personnages en 3D donnent l’impression d’être peints à l’acrylique et les différents éléments du décor sont souvent représentés de manière très abstraite. Difficile de savoir s’il s’agit d’un choix volontaire ou d’une manière subtile de masquer les limites techniques du titre (perso j’ai joué à la version PS4 mais pour moi c’est du niveau de la génération précédente). Toujours est-il qu’il faut y adhérer si on veut un minimum se plonger dans l’histoire.
Cette dernière est d’ailleurs facilement critiquable elle aussi. Les personnages que l’on croise sont assez caricaturaux, voir irritants (coucou Chloé). On a droit aux personnages classiques d’une intrigue se déroulant dans un lycée (la pimbêche, la victime, le geek, le gosse de riche, etc.) et l’utilisation du voyage dans le temps se révèle assez bancale par moment. Quant au scénario, il n’a pas pour ambition de renouveler le genre et si vous vous intéressez un minimum aux univers de SF usant des voyages spatio-temporelles, vous serez en terrain connu. Ajoutez à cela que le jeu fait très souvent référence à la pop-culture en citant moultes références, parfois un peu insérées à la truelle.

Là vous vous dites que vu la description que je fais du jeu, je fais donc partie du groupe qui ne comprend pas l’engouement autour de ce titre. Et bien détrompez-vous. J’ai aimé ce jeu. Je l’ai même adoré.

Car s’il est une chose de voir les défauts d’une production, il en est une autre que d’en tenir compte quant à notre ressenti final. Oui, Life is Strange possède une direction artistique particulière, mais personnellement je l’ai beaucoup aimé. J’ai aimé ce mélange réalité/art qui lui donne un cachet visuel identifiable. J’ai aimé son ambiance crépusculaire générale et cette sensation de fin du monde palpable tout au long de l’aventure. J’ai aimé sa bande-son folk qui colle à merveille à l’ambiance et qui était selon moi le meilleur des choix vu les contextes et les personnages.

Et pour ce qui est des protagonistes et du scénario, je ne nie absolument pas leurs aspects classiques et les défauts d’écriture. Mais sur ce point, j’ai littéralement joué le jeu. J’ai choisi de laisser mes sentiments prendre le dessus face aux aventures de Max et Chloé et de me laisser porter par l’histoire. Ainsi, malgré une petite baisse de rythme à mi-parcours, je me suis vraiment attaché aux héroïnes et me suis beaucoup identifié à Max dans ses attitudes et dans ses choix (qui finalement se révèlent être les miens). Et même si la trame pourra paraître niaise pour certains, elle m’a personnellement touché à cause de sa sincérité. Oui, c’est exactement ça : Life is Strange est un jeu sincère dans ses intentions et c’est ce qui fait que je l’ai aimé.

Je ne peux donc que vous recommander chaudement ce titre. S’il n’est pas irréprochable autant en termes de fond et de forme, c’est pour moi un jeu d’aventure graphique qui se laisse agréablement découvrir, dès lors que l’on parvient à être sensible à son ambiance et au message que les développeurs ont cherché à nous faire passer. Et personnellement, je suis clairement demandeur de ce genre de production. Une production qui n’est peut être pas à la hauteur de ses ambitions, mais qui malgré tout tente de proposer au joueur une expérience sincère. Et ça, j’y suis particulièrement sensible.

En fait, je pense que l’appréciation globale du jeu dépend de la manière dont vous y jouerez : avec votre tête ou avec votre cœur. Quel sera votre choix ?

CompoMax


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Deadpool : Craquage de slip

Comme à chaque fois en début d’année, l’actualité Cinéma n’est pas très passionnante. Hormis le dernier Tarantino, aucun film sorti depuis Janvier ne m’a donné envie de lever le nez de mon fanmade (qui arrive, promis) pour venir écrire une chronique sur le blog. Et puis Deadpool est arrivé et a posé ses couilles sur la table.

Avant de vous en dire plus (sur le film hein, pas sur les couilles de Deadpool…), sachez que je fais partie de ces personnes qui sont, à l’heure actuelle, complètement blasées par les productions cinématographiques adaptées de Comics. Et ce n’est malheureusement pas les films à venir qui risquent de me faire changer d’avis. Entre Captain America : Civil War (qui semble être sous-titré Friendship is Magic) et Batman v Superman (qui a tellement peur de se planter qui est déjà entrain de se mettre à poil), ma blasitude est à son paroxysme. Du coup, je n’attendais vraiment rien de notre cher Deadpool, même si la campagne promotionnelle laissait entendre un ton et une ambiance différente par rapport à ses comparses. Effectivement, ça n’a rien à voir avec les autres productions Marvel. Et j’ai envie de dire tant mieux !

J’avoue ne pas trop savoir comment aborder le bousin tellement il y a de choses à dire. C’est en fait le résultat d’un tout. Deadpool est une production parfaitement maîtrisée, qui sait très bien où elle va et comment elle doit y aller. Malgré un budget relativement bas pour une production Marvel, cet aspect ne se voit absolument pas à l’écran. C’est très bien filmé, bien rythmé, et les effets spéciaux sont suffisamment discrets pour que l’on ait pas l’impression qu’on nous les vomisse à la tronche (n’est-ce pas Avengers 2…). Le film se déroule avec beaucoup de fluidité et on littéralement plongés dans le quotidien de notre anti-héros en costume rouge.

Parlons en justement de notre cher Deadpool. Je ne connais pas du tout le personnage du Comics, mais ce que j’ai vu à l’écran m’a beaucoup plu. On est face à un personnage aux multiples facettes, qui cabotine à toute occasion et n’hésite pas à briser le 4e mur à de multiples reprises en s’adressant directement à la caméra. De plus, toutes les occasions sont bonnes pour faire des références aux autres films de super-héros (X-men, Green Lantern…) et même lâcher quelques boutades que les habitués saisiront sans mal pour rire de bon coeur (perso, Ryan REYNOLDS qui s’autoclashe sur son physique, je trouve ça très drôle).
D’ailleurs, s’il y a bien un point qui donne au film une place de choix dans mon coeur, c’est que cela faisait longtemps que je n’avais pas autant ri au cinéma, quitte à dégainer mon plus beau rire de baleine. Si l’humour ne plaira pas à tout le monde car assez graveleux et trashouille, j’ai personnellement été complètement séduit par le ton du film et par sa cohérence générale. Certaines punchlines sont à mourir de rire (d’ailleurs, je tiens à préciser que la VF est de très bonne qualité) et les situations sont à la fois absurdes et hilarantes.

Attention toutefois, le film n’a pas volé son « Interdit au moins de -12 ans » que je trouve même un peu juste. Entre le gore, les grossièretés et les quelques scènes de nu intégral, Deadpool n’est pas à aller voir avec son petit frère fan de Spiderman. Mais c’est aussi grâce à cela que le film sort vraiment du lot par rapport aux autres productions Marvel qui commencent à toutes se ressembler : il a sa gueule, son identité, son ton, sa propre « saveur ». Alors certes, cette dernière a des relents de flatulences par moment, mais je préfère ça à quelque chose de trop aseptisé.

En bref, je suis complètement dingue de ce film et c’est un peu le Marvel que je n’en pouvais plus d’attendre. Il est fun à suivre, l’humour fonctionne très bien pour moi, il y a de bonnes idées par ci par là, et l’ensemble est d’une cohérence à tout épreuve. Donc si vous aussi vous êtes lassés des films de super héros convenus et que vous voulez un peu de sang neuf, foncez voir Deadpool, ça vaut largement le fait d’y consacrer 2 heures de son temps libre.

ChibiDeadPool


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The Binding of Isaac Afterbirth : Replonger dans le coffre

Parmi mes découvertes vidéoludiques de ces dernières années, The Binding of Isaac demeure parmi celles qui m’ont le plus marquées. Je m’étais longuement étendu sur le sujet dans de cet article et je pensais ne plus rien avoir à dire dessus, excepté vous conseiller d’y jeter un oeil. Mais en fin d’année 2015, une extension du nom d’Afterbirth a pointé le bout de son nez et cela a été une occasion pour moi de me relancer ce jeu à l’univers étrange et fascinant. Du coup, avec un cumul de plus de 260 heures sur le bousin (diantre, que ce jeu est chronophage!), j’avais quand même envie d’en reparler un petit peu.

Bref rappel du principe : The Binding of Isaac est un Rogue-like dans lequel chaque niveau est crée aléatoirement. Vous devez faire face à des hordes d’ennemis à l’aide d’objets récupérés dans des coffres et autres salles aux trésors, le tout dans une ambiance quelque peu glauque mais aux thématiques intéressantes.
Si j’avais fait quasiment le tour du titre d’origine (il me manquait juste quelques parties avec un personnage qui meurt à chaque coup… joie…), l’extension qui a émergé fin Octobre a été une bonne occasion pour relancer ce dernier. Les ajouts sont en effet loin d’être anecdotiques et m’ont même motivé à tenter le 100%.

Première grosse nouveauté : le jeu inclut un mode inédit du nom de Greed. Alors que d’ordinaire notre personnage évolue dans un labyrinthe aléatoire, nous devons ici enchainer d’immenses salles remplies d’ennemis de plus en plus dangereux, le tout en essayant d’amasser un maximum d’argent afin de les dépenser intelligemment dans la boutique disponible entre chaque run. Si on fait assez vite le tour de ce mode, force est d’admettre qu’il fonctionne plutôt bien et permet d’entrevoir le jeu de manière très différente. Ainsi, certains items et stratégies ne s’appréhendent pas du tout comme dans le mode Classique et la gestion de l’argent peut se révéler être un vrai challenge, pour peu que nous ne dépensez pas tout afin de tenter de débloquer un nouveau personnage.

En parlant de personnage, Afterbirth gonfle le casting avec deux nouvelles recrues. Il y a d’abord Lilith, un personnage féminin qui a la particularité de se servir exclusivement de familiers (de petits personnages qui nous accompagnent), dont un qui adapte ses tirs en fonction des caractéristiques du personnage. Je ne cacherais pas que j’ai trouvé la nouvelle venue un peu trop cheatée. Elle dispose en effet d’un item lui permettant de dédoubler les familiers qui l’accompagnent, la transformant un véritable machine de guerre, pour peu que l’on ait de quoi recharger ladite boite.
Cela compense toutefois avec l’autre petit nouveau, Keeper (se débloquant dans le nouveau mode cité un peu plus haut), qui de son côté dispose d’un triple tir puissant, mais qui a la particularité de n’avoir que 2 points de vie qui se régénèrent uniquement grâce à l’argent. Autant dire que les parties avec lui sont loin d’être faciles et que l’on se retrouve souvent à laisser trainer la moindre pièce, pour peu que l’on tombe dans une salle aux ennemis agressifs. Toutefois, cela permet deux expériences de jeu vraiment inédites par rapport aux autres personnages et cela évite la répétivité.

A cela s’ajoute bien sûr de nouveaux ennemis, boss (dont un nouveau boss final caché), items, salles, challenges, etc. qui viennent vraiment renouveler les parties même si vous aviez fait le tour du titre principal. Ajoutez à cela que les développeurs ont apporté quelques retouches aux personnages déjà existants, comme un bouclier pour le personnage de The Lost (merci à eux pour ça), ou des items forts utiles pour Cain ou Eve. Mine de rien, cela permet une bonne re-découverte, surtout qu’il faut désormais bouclés le jeu en Hard avec tous les personnages et toutes les fins pour obtenir le précieux 100%.

En bref, je suis vraiment satisfait par cette extension qui vaut largement son prix. Apportant un contenu conséquent à un jeu qui était déjà bien complet à la base, on est vraiment face à un DLC soigné qui donne envie de se replonger dans l’étrange univers d’Isaac. Donc si vous possédez le jeu et que vous n’êtes pas contre la perspective de replonger la tête la première dans le coffre de l’enfant martyrisé, vous pouvez y aller les yeux fermés. De mon côté, je retourne me perdre dans les couloirs du titre, n’étant plus qu’à quelques succès du 100% tant convoité…

IsaacFinal


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Sherlock : I’m Sherlocked too

Comme déjà dit dans mon dernier article sur Yatuu, j’ai pris la bonne résolution cette année de me remettre aux séries TV. Un abonnement Netflix plus tard, me voilà devant un large choix de titres à découvrir, avec une wishlist bien remplie par les recommandations de mon entourage et de bon nombre de vidéastes. Pour commencer en beauté, j’ai décidé d’attaquer directement avec une production dont on me vantait les mérites depuis un bon moment : Sherlock. Alors, j’ai cru comprendre que cette série avait très bonne réputation et que je risque de répéter des choses qui ont déjà été dites à maintes reprises à son sujet. Mais malgré l’écho, j’ai envie d’en parler pour la simple et bonne raison que les 9 épisodes disponibles à ce jour m’ont extrêmement plu.

Je pense qu’il est inutile de présenter le duo formé par le détective Sherlock HOLMES et le docteur John WATSON. Nés sous la plume du romancier Sir Arthur Conan DOYLE, leurs aventures ont déjà été maintes fois adaptées au cinéma ou la télévision. La version dont il est question ici propose de placer les personnages à notre époque et d’adapter ainsi leur caractère et les enquêtes aux nouvelles techniques. Et autant le dire d’office : c’est une grande réussite.

Les épisodes sont longs (plus d’1h15 pour la majorité) ce qui permet de proposer une histoire/enquête complète et de bien développer les personnages. C’est d’ailleurs selon moi la grande force de la série : nous proposer des personnalités fortes et marquées, auxquelles on s’attache très vite et que l’on prend plaisir à voir évoluer. Ainsi, plus les épisodes passent et plus on se concentre sur l’évolution des liens qui unissent les différentes protagonistes.
Car autant vous prévenir tout de suite : si les enquêtes demeurent très agréable à suivre, la série se concentre majoritairement sur ses personnages. Si cet aspect pourra rebuter ceux qui préfèrent l’aspect investigation, je trouve personnellement que cela rend la série encore plus attachante et agréable à suivre. Il est en effet plaisant de voir la qualité du casting, ainsi que la manière dont les producteurs arrivent à construire leurs relations à l’aide de dialogues savoureux et de scènes parfois cocasses.

Et me concernant, je suis complètement sous le charme. Tous les personnages sont excellents et chacun apporte son petit plus à l’histoire. Si j’aime beaucoup la manière dont les producteurs ont choisi de traiter le personnage de Moriarty et que j’avoue mettre complètement fait envouté par Irène ADLER « The Woman », je reste en admiration devant le duo Sherlock/John.
Pour commencer, ils sont interprétés par des acteurs que j’aime beaucoup. Benedict CUMBERBATCH incarne un Sherlock fascinant et complètement excentrique, donnant parfaitement la réplique à un Martin FREEMAN (que je classe sans difficulté dans mon Top 3 de personnes beaucoup trop choupis pour leur âge) avec qui l’alchimie est juste parfaite. De plus, j’aime énormément la manière dont leur relation évolue et la sensibilité avec laquelle leur amitié est dépeinte à l’écran. Il y a quelque chose de très sincère et de fort, rendant certains scènes vraiment poignantes et/ou touchantes, lorsque les personnages arrivent à exprimer leurs sentiments.
En parallèle de cela, j’adore la façon dont les producteurs ont choisi de jouer sur le fait que les deux personnages sont souvent assimilés à un couple gay. Alors qu’ils semblerait que ce soit un élément assez fondateur de la série (d’après mes sources féminines…), c’est ici traité avec beaucoup d’humour et j’avoue être toujours amusé quand John sort un désespéré « On est pas en couple ! » face à un autre personnage faisant un sous-entendu ambigu sur sa relation avec Sherlock.

Ainsi, j’ai littéralement dévoré les épisodes dont la qualité se révèle exponentielle. Si je garde une affection non dissimulée pour le premier épisode de la Saison 2 (non mais Irène quoi…), ma préférence va inéluctablement vers l’intégralité de la Saison 3 qui continue à développer la relation entre Sherlock et John, avec en parallèle l’apparition de la femme de ce dernier, qui donnera lieu à un mariage que je ne me lasse jamais de visionner tant il est à la fois drôle et touchant. Sans oublier qu’en plus la bande originale est juste divine et qu’elle donne à la série encore plus de charme et de superbe (écoutez moi le thème d’Irène (oui encore elle) et osez me lire le contraire).

Bref, en un mot comme en cent : je suis raide dingue de cette série. Je la trouve bien écrite, bien rythmée, avec des personnages attachants et une histoire qui trouve un parfait équilibre entre humour, investigation et émotion. J’en profite aussi pour ajouter que j’adore la mise en scène avec des idées vraiment bien trouvées, plus particulièrement le « Mind Palace » qui est juste à tomber par terre. Donc ne faites pas comme moi et ne passez surtout pas à côté de cette série, c’est clairement un indispensable de ces dernières années.

SherlockBug


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Yatuu : Militer en BD

Cette année, j’ai pris quelques bonnes résolutions. La première est de me remettre à regarder des séries TV (merci NetFlix) et la seconde et de recommencer à parler un peu de BD sur le blog. Parce que mince, vu le nombre de BD que je consomme par mois, c’est quand même un comble de ne pas arriver à prendre le temps de vous parler de certains titres ou de certains auteurs. Voici donc une nouvelle chronique BD qui j’espère sera la première d’une longue série. Je souhaite commencer par une dessinatrice dont j’admire le travail depuis un bon moment : Yatuu.
J’ai découvert Yatuu en 2012, lorsque j’ai ouvert ce blog. La jeune dessinatrice a tout de suite fait partie de mes blogueuses préférées. Avec son trait cartoon aux influences manga complètement assumées, j’ai rapidement adhéré à son univers et au ton général de ses strips. Pourtant, cela aurait pu se passer autrement, vu le côté assez militant de son travail.

Je vais en effet vous confesser quelque chose, j’ai beaucoup de mal avec le militantisme, et ce quelque soit le sujet. J’aime me forger un avis et je reste très ouvert à l’idée le faire évoluer en fonction de mes rencontres et de mes découvertes. J’ai par contre beaucoup de mal lorsque l’on cherche à m’imposer une vision ou que l’on essaie de me mettre dans une petite case parce que je pense tel ou tel truc. Raison pour laquelle je ne me reconnais jamais complètement dans un mouvement.
Et pourtant avec Yatuu ça passe. Je ne sais pas si c’est dû à son humour, à sa manière d’aborder les différents sujets ou tout simplement à son trait qui me plait beaucoup. Mais toujours est-il que sur tous les thèmes qu’elle a pu aborder, elle m’a toujours semblé taper juste sans entrer dans la facilité ou la caricature grotesque. Je vous propose donc de découvrir son travail au travers de ses différents albums.

Yatuu_Albums

Pour commencer, il y a eu Moi, 20 ans, diplômée, motivée… exploitée. Dans ce premier album, Yatuu aborde le sujet des stagiaires en communication visuel et leur exploitation par les boites de com. Entre emplois fictifs, promesses de CDD/CDI jamais tenues, abus de pouvoir et autres joyeusetés, la dessinatrice expose ses débuts et déboires dans le milieu, non sans humour, même si certaines situations ont dû la faire rire jaune sur le moment. Si le dessin est encore un peu hésitant (et qu’il faut adhérer à son style très deformed), le propos n’en reste pas moins drôle et intéressant (pour avoir côtoyé un peu cet univers, je ne suis guère surpris par le contenu de cet album). Un premier coup d’essai réussi selon moi, qui demeure une bonne mise en bouche.

Est apparu ensuite Génération mal logée. Dans cet ouvrage en deux volumes (qui existe en intégral depuis), Yatuu laisse les anecdotes pour une fiction traitant de la difficulté à se loger sur Paris. Sur toute la collection, il s’agit du titre que j’aime le moins. Si l’humour est toujours au rendez-vous et que les anecdotes font sourire et/ou surprennent (loyer en nature… sérieux ?!), le passage a la fiction ne se fait pas si simplement. En effet, si le premier tome se lit relativement bien, le second qui tend plus à développer les personnages qu’à multiplier les anecdotes, m’a paru relativement poussif et se termine un peu en queue de poisson. Ainsi, même si le thème est très intéressant et que l’ensemble se lit, j’ai trouvé l’histoire un peu molle et je suis resté sur ma faim. Mais ça reste selon moi la seule ombre au tableau de la collection, car les albums à venir sont des petites pépites.

En 2014, Yatuu s’est lâchée et a sorti 2 albums : Hé! Mademoiselle! qui traite du harcèlement de rue et Sasha qui se penche sur le harcèlement au collège. Année à thème donc. Pour le premier ouvrage, j’avoue y être allé à reculons. Le harcèlement de rue, c’est un peu le sujet à débat de 2014 dont on a parlé jusqu’à l’écœurement (ce que je trouve plutôt dommageable car le sujet reste sérieux et important). J’avais donc peur de l’effet de mode (c’est un peu triste dit comme ça, mais on en est là) et que la dessinatrice tombe malgré elle dans le cliché. Mais c’est ici que réside la force de Yatuu : se servir habilement de l’humour pour traiter un sujet polémique. Et je me suis vraiment bidonné en lisant cet album. Les gags fonctionnent, tout le monde en prend pour son grade et on sent une volonté de ne pas faire de généralités, autant du côté des garçons que des filles. Il y a une vraie justesse dans le propos et on sent l’envie de dénoncer la pratique sans passer pour une donneuse de leçon.
Sasha est clairement dans la même veine, bien que le format diffère un peu. On suit donc les aventures de la jeune Sasha qui subit des brimades au collège à cause de son apparence et son caractère de garçon manqué. Malgré encore une fois un sujet sensible, Yatuu décide de l’aborder sous un autre angle : bien que Sasha soit la victime, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds. L’auteure propose ainsi des situations certes rocambolesques, mais qui suffisent à donner une crédibilité au récit tout en évitant de tomber dans le pathos. Et c’est encore une fois une réussite tant l’album (qui sent quand même vachement le vécu…) est agréable à lire.

Et enfin, dernier ouvrage en date : Pas mon genre! qui traite, je vous le donne en mille, du genre masculin/féminin. Dans la catégorie sujet casse-gueule, je crois qu’on est en tête de peloton. Cet album, j’ai vraiment hésité à l’acheter. Pas que je ne fasse pas confiance à Yatuu, mais le sujet à tendance à m’agacer, tellement j’entends tout et n’importe quoi dessus. Mais en tant que fan de la dessinatrice, je ne pouvais pas faire l’impasse dessus. Et heureusement que j’ai franchi le pas : cette BD est ma préférée de toute. Oui oui.
Car Yatuu a choisi le mode de narration le plus juste selon moi : parler de sa propre expérience. Ici pas de théorie, de suppositions ou d’idées reçues. La dessinatrice nous raconte son histoire, ses mésaventures et son quotidien. Pas de leçon de morale ni rien qui s’y apparente. Juste le témoignage sincère d’une jeune femme qui a toujours eu du mal à se reconnaître dans les codes imposés par la société. Et bien que l’humour soit toujours au rendez-vous, on sent quelque chose de très sincère et intimiste dans cet album, qui rend ainsi le propos bien plus recevable et, de mon point de vue, lui donne toute son identité et sa valeur.

Bref, vous l’aurez compris, j’aime énormément le travail de Yatuu. C’est une de mes plus belles découvertes francophones et je vous encourage à vous y intéresser. Peut être que vous n’accrocherez pas à tous les sujets, ni à son style très typé manga qui pourrait en rebuter certains. Mais ce serait passer à côté du potentiel que renferment ses ouvrages, que ce soit en termes d’humour ou d’approche. Donc foncez !

Et vu que le style s’y prête, voici une version Chibi de Yatuu par votre serviteur °^°

YatuuBD


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Star Wars – Le Réveil de la Force : Nouveau tour de piste pour les Jedis

S’il y a bien une chose que j’ai comprise depuis que je fais des chroniques cinéma, c’est que j’aurais beau y mettre toutes les formes possibles et imaginables, tenter d’être le plus objectif possible et répéter inlassablement que mon avis n’engage que moi, jamais un film ne fera l’unanimité. Aussi alors que je m’apprête à rédiger mon avis concernant le nouvel opus de la licence Star Wars, je me dis que pour une fois, je vais laisser tomber les convenances et exprimer librement ce que j’ai pu ressentir en visionnant la dernière production de J.J. ABRAMS. Car de belles expériences de cinéma comme a pu l’être Le Réveil de la Force me donnent bien le droit de laisser parler ma subjectivité.
Certains ont sans doute remarqué à force de me lire, que j’ai un vrai problème avec les blockbusters américains et la hype qui se crée autour de ces productions. Si cette année 2015 nous a livré son cru habituel et qu’aucun d’entre eux n’a réussi à faire vibrer ma fibre de cinéphile, je plaçais mes restes d’espoir dans ce nouveau Star Wars. Car au delà du monument du cinéma que représente cette saga, j’ai une véritable affection pour l’univers inventé par Georges LUCAS. Aussi, je me suis bien préservé de toute information sur le film et suis allé le voir à la première séance de mon cinéma, vierge de toute donnée à son sujet. Et ce fut un vrai plaisir. Sincèrement.

Pour commencer, j’ai trouvé le film sublime. Les décors sont vraiment très beaux et je me suis surpris à émettre à plusieurs reprises des « Whoa » silencieux. Que ce soient les scènes en prise de vue réelle (je suis complètement amoureux de la première planète présentée dans le film, mais j’ai toujours eu un faible pour les paysages désertiques…) ou celles usant d’effets numériques, l’univers dépeint est à la fois très fidèle à la saga et possède en même temps sa propre identité. Il y a un savant mélange entre les éléments des anciens opus et ceux venant enrichir cette nouvelle trilogie. On tombe forcément sous le charme devant une telle maîtrise et on sent une vraie volonté de respecter la base de la série tout en apportant un peu de sang neuf.

Du sang neuf, il y en a aussi au niveau des personnages. Je ne vous cacherais pas que j’aime beaucoup le nouveau casting. Il souffle un vrai vent de fraicheur de ce côté et ce premier film donne vraiment envie d’en savoir plus sur eux. Si Rey et Finn ont déjà gagné mes faveurs, j’ai toutefois quelques réserves au sujet de l’antagoniste qui possède un vrai potentiel mais qui, selon moi, ne l’explore pas encore complètement dans ce 7e épisode. Toutefois, il ose une image neuve et moins unilatéral de ce que nous a proposé l’univers jusqu’à présent, et je suis persuadé que les 2 productions à venir sauront lui donner la superbe qui lui fait un peu défaut dans Le Réveil de la Force.
En parallèle, on retrouve avec plaisir certains personnages de la trilogie précédente. C’est comme revoir de vieux amis : les rides sont là et les cheveux ont blanchi, mais on sent que chacun est content d’être là et cela permet d’inclure ce nouvel opus très facilement dans la grande saga Star Wars.

D’ailleurs, en parlant de ça, j’ai beaucoup aimé le fait que le film parvienne à trouver un équilibre au niveau des références aux autres épisodes. Si on pouvait craindre un fan service un peu gras, force est d’admettre que l’on est face à une production qui sait très bien où elle va et qui parvient à faire subtilement des clins d’oeil au passé. Je note tout de même beaucoup de réminiscence à l’épisode 4 mais cela ne m’a pas gêné plus que ça.
Et je pense que c’est vraiment sur cet aspect que le travail de J.J. ABRAMS est vraiment intéressant : on sent qu’il s’agit d’une production faite avec de bonnes intentions, à savoir celles de continuer le plus fidèlement possible une grande saga cinématographique tout en la rendant unique et indispensable. Donc quoi qu’en diront les détracteurs, Le Réveil de la Force est pour moi un projet sincère dans ses objectifs et qui témoigne d’un vrai amour et d’un vrai intérêt pour l’univers de Star Wars.

Je terminerais ma chronique élogieuse en parlant un peu de la musique. Si les thèmes récurrents sont bien sûr présents, les nouvelles pistes proposées par le compositeur John WILLIAMS sont toujours aussi magistrales et donnent toute leur superbe aux nombreuses scènes du film.

Bref, je pense que vous l’avez compris : j’ai profondément aimé Le Réveil de la Force. Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu un film de cette envergure réussir à me divertir et m’émouvoir. Est ce que le film a des défauts? Bien sûr qu’il en a, mais honnêtement ils ne parviendront pas à venir entacher le plaisir que j’ai eu à visionner cette production. C’est beau, c’est bien fait, c’est rempli de bonnes intentions et cela enrichi une saga de manière habile et intelligente. J’ai vraiment hâte de découvrir ce qui se prépare pour les 2 autres opus et ainsi retrouver ces nouveaux protagonistes. Donc surtout, ne passez pas à côté de ce film et j’espère que vous passerez un aussi bon moment de cinéma que moi.

AngelMerchandising


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Les Dissociés : La couleur de ton âme

Vous le savez maintenant, j’aime le cinéma. Et j’aime les vidéos sur Internet. Donc forcément, lorsque l’on m’annonce que des vidéastes ont réalisé un long métrage disponible gratuitement sur YouTube, vous vous doutez bien que je ne pouvais que m’y intéresser. Ce film c’est Les Dissociés, un long métrage d’1h15 réalisé par l’équipe de Suricate. Et avant de vous parler plus en détail de mon ressenti vis-à-vis de cette production, je me dois d’être honnête avec vous quitte à me mettre quelques personnes à dos : je n’aime pas particulièrement ce que fait Suricate et dans sa globalité ce que fait Golden Moustache.

Attention, je ne dis pas que c’est mauvais. Ce n’est pas le propos. Objectivement parlant, ce qu’ils produisent est de très bonne qualité, que ce soit au niveau de l’esthétique que des acteurs ou des textes. Mais je n’accroche pas. Je ne me l’explique pas de manière rationnelle, mais pour faire simple je n’ai aucun feeling avec leurs projets. Pourtant ce n’est pas faute d’avoir essayé depuis des années, mais à chaque vidéo c’est le même constat : je sais que c’est bon, qu’il n’y a quasiment rien à reprocher à ce que je vois, mais rien à faire : ça ne produit rien en moi. Ni amour, ni haine. Rien.
Donc forcément quand j’ai vu qui était aux commandes des Dissociés, je n’étais pas super chaud pour le visionnage. Surtout que l’on m’avait survendu le film avec des arguments aussi convaincants que « Internet meilleur que le cinéma et la télé » ou encore « Tu vas voir, il y a quelqu’un que tu aimes bien dedans ». Mais je l’ai visionné quand même pour une seule raison : le thème.

Oui, c’est clairement le thème du film qui m’a le plus motivé. Les Dissociés se passe dans une réalité alternative où certaines personnes peuvent échanger de corps à volonté. Et rien qu’avec ce type de speech, vous pouvez être sûr que j’allais mordre à l’hameçon. Pourquoi? Tout simplement parce que c’est typiquement avec des récits comme celui-là que mes sujets de prédilection sont abordés : l’identité, l’acceptation de soi, les différences, ce qui fait un individu, etc. Mais encore faut-il que lesdits sujets soient bien abordés et j’attendais vraiment de voir ce que Suricate allait proposer à ce niveau. Et quelle ne fut pas ma surprise de constater qu’ils se sont sacrément bien débrouillés.

Il y a une vraie maîtrise quant à l’utilisation du fameux pouvoir et la manière dont le scénario est construit autour des thèmes évoqués. Le film évite de tomber dans les convenances et plutôt que de faire succéder les situations cocasses, préfère utiliser cette faculté pour développer ses personnages. Donc hormis quelques blagues un peu douteuses (surtout dans le fait qu’elles soient répétées), on est face à un univers maîtrisé.
De plus, il faut vraiment faire mention de la performance de certains acteurs qui m’ont littéralement bluffé durant le visionnage. Je pense notamment à Vincent TIREL, qui joue le rôle de Magalie une petite fille de 5 ans (et demi) bloquée dans le corps d’un homme de 30 ans. Sérieusement, arriver à rendre crédible un personnage aussi casse-gueule témoigne d’un vrai talent et il s’agit clairement de mon gros coup de coeur niveau casting. Pas loin derrière, j’ai aussi été très impressionné par le jeu de Raphaël DESCRAQUES qui endosse un rôle féminin sans jamais tomber dans la facilité ni la caricature. Et dans la globalité, les acteurs sont réellement convaincants et à part le personnage de l’anglais que j’ai trouvé agaçant, c’est pour moi un quasi sans faute.

Niveau technique, je n’ai rien à reprocher car comme à leur habitude, Suricate assure au niveau de la forme. C’est très bien filmé, le montage sait se montrer à la hauteur, les musiques sont plutôt cools et les effets spéciaux ne sont pas aussi honteux que certains ont bien voulu me faire croire. Comme dit en introduction, je n’ai jamais rien eu à dire sur ce point et ce n’est pas avec ce long métrage que je changerai de discours.
Du coup vous vous dites que pour un hermétique au travail de Suricate j’ai l’air plutôt convaincu. Et bien oui je le suis. Mais malgré tout, je note un gros défaut qui pour moi en engendre quelques autres : sa durée.

En effet, je trouve le film beaucoup trop court par rapport à ce qu’il cherche à raconter et surtout au niveau du traitement de ses personnages. Je pense particulièrement à l’antagoniste, Milo, qui ne m’a absolument pas convaincu. J’ai trouvé les intentions du personnage assez floues et j’ai pas pu m’empêcher de le trouver beaucoup trop lisse et manichéen. Et c’est dommage car rien qu’avec le « voisin », il y avait sans doute possibilité de créer un méchant plus développé et complexe. Dans le même cas de figure, le personnage de Lily a droit à un cheminement un peu plus poussé, mais qui n’est pas assez approfondi par manque de temps et d’occasions. Je pense que c’est mon plus gros regret du film, car il y avait vraiment matière.
Enfin la durée du film a aussi une incidence sur son rythme. Alors que l’on prend bien le temps de poser l’intrigue, les enjeux et les personnages, tout s’accélère maladroitement dans le dernier quart d’heure, avec des scènes d’action qui n’étaient pas forcément très utiles et quelques incohérences qui m’ont fait tiquer (comme Milo qui prend possession de tout Paris par je ne sais quel miracle). Ensuite, je reste satisfait par le dénouement, mais j’ai trouvé cette gestion du temps un peu laborieuse. Tant et si bien que même au sein du film, j’ai eu du mal à réaliser sur combien de jours se déroule l’action.

Mais ce défaut de durée bien qu’empêchant le film de briller intégralement, n’a pas non plus une grande influence sur mon appréciation. J’ai passé un très bon moment devant Les Dissociés et je vous encourage à le visionner, surtout qu’il est à portée de clic. Du coup j’ai dû me poser la question à moi-même : pourquoi j’ai accroché à cette vidéo et pas à toutes les autres? J’avoue que cela reste un mystère même si j’ai quelques pistes. La principale serait que contrairement à la majorité de leurs autres productions, celle-ci est plus sérieuse et moins tournée sur l’humour (auquel visiblement je ne suis pas réceptif). Ou peut être tout simplement j’apprécie de voir des vidéastes s’aventurer sur d’autres terrains que celui de la comédie et j’espère que cela en motivera d’autres à leur emboiter le pas (non, je ne vise absolument personne…). Quoi qu’il en soit, au cas où je n’ai pas été assez clair, regardez Les Dissociés.

MagalieDissocies


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Spectre 007 : Corps sans âme ?

24 films. La licence James Bond au cinéma totalise à ce jour 24 films. Le célèbre agent secret inventé par l’écrivain Ian FLEMING (oui, James Bond est avant tout un série de romans, que je n’ai pas eu besoin de lire pour apprécier les films, hein le Labyrinthe !! #MéchancetéGratuite) continue de fasciner et nous avons droit cette année à un nouvel opus. Toujours avec Daniel CRAIG dans le rôle de Bond, voici que débarque Spectre qui a la lourde tâche de faire suite à Skyfall qui, même s’il n’avait visiblement pas plu à tout le monde (moi j’avais beaucoup aimé), avait réussi à donner un peu de peps à la série. Donc qu’en est-il ?

Il devient parfois difficile d’exprimer mon avis sur certains films. Tout simplement car tout n’est pas toujours blanc ou noir. Je peux aimer ou détester un film, sans pour autant nier ses qualités et ses défauts intrinsèques. Et avec Spectre, je suis un peu dans cette situation inconfortable. Explications :

Ce nouveau James Bond est, de manière purement objective, un bon film. C’est bien filmé, bien mis en scène, les acteurs sont convaincants et ce que le réalisateur nous propose à écran est loin d’être désagréable à regarder. À commencer par ce fort sympathique plan séquence de plusieurs minutes, nous montrant Bond évoluant en plein Mexico durant la fête des morts. Le film démarre donc sur les chapeaux de roues, mais une fois le générique passé (que j’ai trouvé très sympa, bien que mélanger femmes et tentacules n’était peut être pas de très bon goût selon moi… merci le Japon…), on est surpris par la structure très académique de cette nouvelle aventure.
C’est un problème sans vraiment en être un, mais j’ai trouvé Spectre quelque peu… scolaire. En fait, il respecte à la lettre les codes et les étapes clés d’un film de la licence. C’est bien fait, mais du coup il n’y a pas vraiment de surprise au niveau du déroulement du scénario. La partition est quasi parfaite mais manque selon moi de personnalité.

Pourtant, le spectacle qui nous est offert est de qualité. Les scènes d’actions sont utilisées avec parcimonie, les dialogues contiennent une petite touche d’humour et on apprécie de voir certains personnages un peu plus mis en avant (comme Moneypenny ou Q).

Mais d’une certaine manière, on est en droit de se demander si cet opus n’est pas un peu l’épisode de trop, surtout après Skyfall qui, d’une certaine manière, concluait l’arc Daniel CRAIG (au moins dans les thématiques qu’il abordait et les personnages récurrents). Mais vu que l’acteur s’est engagé pour encore 2 films (dont Spectre justement), on sent comme une sorte d’obligation de continuer une trame qui avait déjà trouvé bon nombre de réponses et de conclusions dans les épisodes précédents. Et sortir la carte de l’organisation secrète tentaculaire qui est finalement derrière tout le bazar m’a paru un peu trop facile et convenu. Ce qui est d’autant plus dommage car les thématiques que cette organisation soulève sont d’actualité et loin d’être dénués de sens.

Du coup, est-ce que je conseille d’aller voir Spectre ? Et bien… en soi oui car ce n’est pas du tout un mauvais film, bien au contraire. C’est une belle production, bien rythmée et bien écrite, et la bouder sur le principe qu’elle est trop classique ne serait pas juste vis-à-vis du travail fourni. Et, je ne le cache pas, j’ai apprécié ce que j’ai vu à l’écran.
Mais en gros, je suis dans cette position délicate où je suis tel un prof à qui le meilleur élève de la classe fournit un travail propre et sans bavure : il n’y a pas de fautes, les lignes sont droites, le contenu répond à tous les critères demandés par l’exercice. Mais la personnalité de l’élève ne ressort pas, c’est scolaire et quelque peu sans âme. Du coup, que faut-il en penser ? Lui dire « c’est bien continue » ? Ou tenter de lui dire que cela ne suffit pas toujours à faire la différence ? Je vous laisse seul juge.

Angel007150


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Seul sur Mars : Tout est sous contrôle

On m’a récemment reproché de ne faire que des critiques cinéma négatives. Et quand je jette un oeil sur mes 3 derniers articles, je me rends compte qu’effectivement, je n’ai pas été des plus tendres avec le 7e Art ces derniers temps. Donc plutôt que de tirer sur une ambulance en feu (coucou Les Nouvelles Aventures d’Aladin), je vais vous parler d’une production que j’ai vraiment aimé, à savoir Seul sur Mars.
C’était clairement un des films que j’attendais le plus cette année. Déjà parce que l’histoire avait l’air sympa, que le casting sentait bon et que j’espérais enfin revoir Ridley SCOTT sortir un truc potable (parce que ça commençait à se faire rare mine de rien…). Le résultat sous vos yeux.

Je pense qu’il est important de situer un peu le film, ainsi que ses tenants et aboutissants. Pour commencer, cette production a plus des airs de docu-fiction que de film de science-fiction pur et dur. Là où Gravity tablait sur le spectaculaire alors qu’Interstellar jouait la carte de l’anticipation scientifique, Seul sur Mars se veut plus terre-à-terre dans sa manière d’appréhender son sujet.
Est ce que c’est un défaut ? Bien sûr que non, surtout dans le cas présent où c’est très bien fait et très bien rythmé. En effet, la traduction française du titre est assez trompeuse. Car si effectivement le personnage joué par un Matt DAMON est bloqué sur la planète rouge, le film ne cessera de naviguer entre ses activités martiennes et celles de la NASA qui tente par tous les moyens de récupérer son astronaute égaré.

Le film se veut ainsi plutôt réaliste dans son traitement et bien que l’on reste dans de la SF d’anticipation, on part quand même moins dans les délires d’un Interstellar et on sent une volonté de rester au plus près des découvertes récentes. En l’occurence, le film risque de surprendre les spectateurs qui s’attendaient à quelque chose de plus spectaculaire ou dramatique, car cette volonté de faire dans le réalisme évite les situations à la Gravity où l’univers semble s’être lié contre notre protagoniste.
Car bien qu’il rencontre quelques soucis au cours du film, aucune tension n’est crée quant à la sécurité de l’astronaute (hormis dans le dernier acte). Ici, on observe plutôt son quotidien, les moyens qu’il utilise pour survivre en attendant les secours, ce qu’il essaie de retirer de cette expérience, etc. Finalement la tension se trouve bien plus du côté de la NASA qui s’agite comme une fourmilière pour trouver des solutions rapides.

Mais alors, s’il n’y a aucune tension et que le héros n’est jamais vraiment en danger, qu’est ce qui rend le film si intéressant ? Et bien, tout le reste. Déjà, les décors sont absolument magnifiques et on croirait vraiment que Matt DAMON se balade sur Mars. C’est beau et crédible, on y croit et on est dedans. Ensuite, le film possède un vrai rythme et une écriture soignée. Avec son casting d’acteurs talentueux et ses quelques répliques humoristiques, le script ne se compose d’aucune fausse note et joue sa partition à la perfection.
Le film se déroule donc de lui même, on apprécie réellement ce qui nous est proposé à l’écran car c’est relativement crédible. Oui, je dis relativement car certains pourront peut être reprocher au film d’être un peu trop optimiste et positif sur son sujet et que, comme dit plus haut, à aucun instant on ne se sent en danger pour les personnages.

En tout cas, me concernant, j’ai passé un très bon moment devant Seul sur Mars. Pas spectaculaire pour un sou mais faisant très bien son travail, le dernier bébé de Ridley SCOTT ne sera peut être pas un monument du genre SF, mais il a au moins le mérite de proposer un portrait intéressant et accessible de la conquête spatiale, mêlant ainsi documentaire et fiction avec brio. Donc n’hésitez pas à aller y jeter un oeil, le voyage vaut largement le détour.

AngelMars


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Skyrim : Mon Royaume pour un Dragon

Je joue aux jeux vidéos pour plusieurs raisons. La première, c’est avant tout pour me détendre. Il n’y a rien de plus plaisant qu’une partie après une dure journée de travail. Mais avec le temps, j’ai réalisé que certains jeux parvenaient à faire bien plus. Avec l’avènement des univers étendus et des jeux dit « open world », le jeu vidéo a réussi quelque chose de fascinant : celui de me faire vivre une expérience unique. Et si le dernier jeu en date à avoir réussi cette exploit fut Red Dead Redemption, un nouveau venu dans mon salon a réussi à renouveler l’essai : Skyrim.

Mais j’en vois déjà quelques uns au fond entrain de s’agiter. « Attends, tu vas parler d’un jeu qui est sorti en 2011? Tu n’as pas l’impression d’être un peu à la bourre ? ». Alors pour commencer, je joue à ce que je veux quand je veux. Et ensuite, je n’ai trouvé le temps que cette année pour enfin me plonger dans le jeu, jeu que l’on m’a offert en version Légendaire l’année dernière. Car Skyrim, je voulais y jouer depuis longtemps, depuis fort longtemps même. Les critiques étaient unanimes quant à sa qualité, l’univers m’attirait énormément (dragons…) et j’avais depuis longtemps envie de me frotter à la série des Elder Scrolls. Alors peut-être que tout a déjà été dit sur le jeu depuis le temps et que je ne vais faire probablement que de la répétition. Mais je tiens à en parler, car comme dit en introduction, j’ai vécu une vraie expérience vidéoludique avec ce titre.

Toutefois, mes premiers pas sur les terres de Bordeciel ne furent pas de tout repos. Comme souvent avec les titres d’heroic-fantasy, il faut s’imprégner de l’univers et de ses codes pour en saisir les subtilités et les enjeux. On commence par ingérer les noms des différentes villes, confréries, races, régions, divinités, etc. Ce n’est clairement pas un passage agréable, et j’irai même jusqu’à dire que cela peut rendre certains complètement hermétiques à ce genre de titre.
Puis, petit à petit, quête
 après quête, le jeu se laisse apprivoiser et l’on commence à naviguer dans ce bac à sable avec aisance. Car dans Skyrim, il y a beaucoup de choses à faire.

C’est selon moi l’aspect le plus important et le plus décisif dans ce genre d’univers : il faut que les quêtes soient suffisamment intéressantes et prenantes pour que l’on ait envie de rester devant son écran. Sur ce point, les gars de chez Bethesda ne faillissent pas à leur réputation. Le jeu est vraiment prenant, très immersif et très fun. Les différentes quêtes secondaires permettent de découvrir l’univers de Skyrim au fil des missions. Au fur et à mesure, on se sent de plus en plus immergé dans cette univers fictif. J’ai personnellement beaucoup aimé la quête principale qui nous confronte au retour des dragons, ainsi que certaines quêtes secondaires très prenantes, comme la guerre civile qui est loin d’être simple à appréhender moralement, les évènements de la Confrérie Noire, ou encore les différentes quêtes liées aux divinités Deadras qui permettent de mieux comprendre la mythologie du jeu.

Bref, au niveau univers, je savais à quoi m’attendre et je n’ai pas été déçu. Le jeu est par ailleurs très agréable à parcourir. Ce n’est clairement pas un canon de beauté et j’ai trouvé les menus un peu austères, mais le travail est suffisant pour que l’immersion se fasse. Ajoutez à cela que la bande son est une réelle réussite et que certains morceaux me trottent encore en tête même après avoir rangé le jeu dans sa boite.

En ce qui concerne le gameplay, rien de bien folichon mais cela permet d’appréhender le jeu assez rapidement. On se déplace à la première ou à la troisième personne (j’ai personnellement opté pour la première) et nos compétences s’adaptent à notre style de jeu. Etant du genre discret et préférant les combats à distance, je suis rapidement devenu un archer usant de la discrétion et de la furtivité pour venir à bout de mes ennemis. Et au moins, pas trop besoin de me soucier de mon armure, j’ai donc gardé la tenue des Rossignols durant tout le jeu (tenue obtenue durant la quête de la Guilde des Voleurs et que je trouve supra classe).

Alors bien sûr, le jeu possède quelques défauts assez pénibles qui ont tendance à briser cette immersion tant recherchée. Tout d’abord, je ne sais pas si cela est du au fait que j’y ai joué sur PS3 (oui, je sais, sur PC blablabla, ta gueule) mais les temps de chargement sont nombreux et terriblement longs. Il n’y a rien de plus désagréable que de devoir attendre plus d’une minute pour passer d’une zone à l’autre. A cela s’ajoute que le titre a énormément planté de mon côté. C’est simple : plus ma sauvegarde gagnait en MegaBits, plus le jeu ramait. Jusqu’à complètement freezer à certains moments, m’obligeant à redémarrer la console (heureusement le jeu sauvegarde très souvent).
Je trouve ça vraiment dommage qu’une production cherchant à proposer un univers unique soit ternie par de simples problèmes techniques. Toutefois, même si cela m’a fait plusieurs fois rager (surtout quand les dits bugs font planter mes précieux trophées !), cela ne m’a pas empêché de passer plus de 170 heures sur les terres de Bordeciel à jouer les héros (voir la boniche, ça dépendait des quêtes…) ou dégommer des dragons (limite je leur courais après).

Skyrim ne s’est donc pas fait une bonne réputation sur rien. Il s’agit d’un titre d’une vraie qualité, qui arrive à faire oublier ses faiblesses techniques grâce à son contenu hallucinant et son univers crédible et immersif. Ce fut une belle expérience, une aventure riche et prenante que je ne regrette pas d’avoir menée. J’espère pouvoir rapidement découvrir d’autres jeux qui me permettront de ressentir, encore une fois, ce genre de sensation si particulière que de vivre quelque chose au travers de sa manette et de son écran (oui The Witcher 3, je te vois, promis je te sors bientôt de ta boite…).

AngelAlduin