L'Atelier d'AngelMJ


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Devilman Crybaby : Assumer sa part d’ombre

Délicat exercice que de parler de Devilman Crybaby. Délicat dans le sens où je suis pleinement conscient que le sujet ne sera pas adapté à la totalité de mon public. Cette série japonaise de 10 épisodes diffusée via Netflix, adaptation d’un manga de Go Nagai (le mec qui a fait Goldorak, juste pour vous situer) par le réalisateur Masaaki Yuasa (dont j’ai vu quelques œuvres comme Kemonozume, Kaiba ou Mind Game) n’est en effet pas à mettre entre toutes les mains. Pourtant depuis son visionnage, j’avais envie d’en parler. Car à ma connaissance, peu de séries japonaises récentes ont réussi à me chambouler à ce point.

Devilman Crybaby nous raconte les aventures Akira Fudo et de son ami d’enfance, le mystérieux et charismatique Ryo. Ce dernier est persuadé que parmi les humains se cachent des démons avides de chair et uniquement guidés par la violence. Afin de prouver leur existence, Ryo va faire en sorte qu’Akira devienne le réceptacle d’Amon, un démon ancestral à la puissance démesurée. Accueillant la créature en son sein mais gardant sa part d’humanité, Akira va devenir Devilman, un être mi-humain mi-démon.

J’aimerais passer rapidement sur l’aspect technique de la série car ce n’est pas là le sujet qui m’intéresse. Alors oui la patte graphique de Masaaki Yuasa ne plaira pas à tout le monde et il ne faut pas être bloqué par sa sacro-sainte trinité du Gore/Violence/Sexe. C’est un coup à prendre et sans doute que certains se limiteront à cela pour rejeter la série en bloc. Mais ce serait omettre ses autres qualités, principalement en termes de fond.

Derrière son scénario basique et ses premiers épisodes un brin provocateur, ce Devilman 2018 cache des réflexions et des pistes de scénarios forts plaisantes. Sous couvert d’une histoire puisant allègrement dans la mythologie chrétienne et la démonologie, l’ensemble se révèle être une parabole qui en dit plus sur l’être humain que sur de potentielles créatures belliqueuses. Pris au premier degré, Devilman n’est qu’un récit fantastique aux enjeux quelques peu convenus. Mais plus on s’y plonge et plus on découvre que, derrière ses allures primaires, l’anime dépeint un récit bien plus puissant et plus marquant qu’il n’y parait.
Cet aspect est grandement souligné par le côté « jusqu’au boutiste » de l’histoire. Ici, rien ne sera épargné ni aux personnages, ni au spectateur. On s’attache rapidement aux différents protagonistes (préférence perso pour Akira et Miki), tant et si bien que la série se fera un malin plaisir jouer avec vos nerfs et vos émotions. Et pour un peu que vous ayez un fort pouvoir d’empathie (ce qui est mon cas), il est clair que certains épisodes ne vous laisseront pas de glace.

Si la qualité d’écriture reste la grande force de l’anime, il est important de souligner l’excellente qualité des doublages qui décrivent à merveille les combats intérieurs des personnages. Couplez le tout avec une bande son qui colle parfaitement à l’ambiance (étrange mélange entre musique électro et sonorité religieuse) et vous obtenez un résultat grisant qui sublime chaque épisode.

En clair, cela faisait longtemps que je n’avais pas regardé une série japonaise d’une traite, totalement fasciné par cette nouvelle interprétation de Devilman. Bien qu’étant conscient que la série ne se rend pas accessible de par sa direction artistique et ces sujets controversés, elle n’en demeure pas moins une production maîtrisée sur bien des aspects. Je vous encourage donc, si vous êtes curieux, à tenter de découvrir les destins d’Akira et Ryo. Croyez-moi, cela en vaut vraiment la peine.

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La Fille du Mois : Tomoyo Daidōji (Card Captor Sakura)

La Fille du Mois, 4e édition. Et oui ! Cela fait déjà 4 ans que j’alimente cette rubrique, et ce toujours avec autant de plaisir. Pouvoir partager avec vous autour de mes personnages féminins favoris est quelque chose dont je ne me lasse pas. Et aux vues de votre participation pour élire la Fille du Mois 2017 (qui fût Esmeralda), j’en déduis que cette rubrique vous plait tout autant.
Du coup, je rempile pour une année supplémentaire durant laquelle j’espère continuer à mettre à avant des personnages qui me sont chères. Et pour démarrer 2018, j’ai choisi de vous parler d’une jeune fille qui déborde de candeur : Tomoyo Daidōji.

Tomoyo est apparue pour la première fois dans le manga Card Captor Sakura, sans doute un des plus gros succès du collectif CLAMP (dont j’avais déjà peu parlé ici). Amie de l’héroïne, elle épaule la jeune magicienne dans sa quête des cartes de Clow, filmant ses affrontements et confectionnant des tenues en tout genre pour rendre le tout plus… attractif (on va dire ça, en vrai c’est surtout un prétexte pour dessiner de beaux vêtements j’ai l’impression !).

Si j’ai choisi Tomoyo ce mois-ci, c’est parce qu’elle illustre quelque chose que j’apprécie énormément en termes d’écriture. Durant la totalité de l’histoire, elle ne va pas se priver pour dire haut et fort ses sentiments pour Sakura. Cela a donné lieu à de nombreux débats sur la nature de ces derniers, le tout étant subtil et sujet à interprétation.
Chaque personne ayant lu le manga (ou vu l’anime, bien que j’ai cru comprendre qu’il prenait pas mal de liberté niveau adaptation) a son propre avis sur le sujet. Le but n’est donc pas d’établir une vérité absolue, mais plutôt de souligner la subtilité avec laquelle le personnage est retranscrit.

Chacun peut ainsi définir les sentiments de Tomoyo en fonction de son propre ressenti. Cela pourra être vu comme une amitié forte, de l’amour ou encore de l’admiration (voir même une forme de fascination). Me concernant, j’aime voir en la jeune fille l’expression d’un amour pure et sincère. Cette forme d’amour désintéressé qui caractérise la simplicité des sentiments de l’enfance.
Elle n’attend rien de Sakura et souhaite uniquement son bonheur. La voir réussir étant que magicienne ou même en amour (elle la pousse ouvertement vers Yuki et Shaolan) semble plus l’importer qu’une quelconque réciprocité affective. C’est ce que j’aime chez Tomoyo : elle n’a pas d’arrière pensée et se contente d’être sincère et bienveillante.

Je souhaitais donc la mettre à l’honneur dans cette rubrique, ayant toujours eu un faible pour les personnages candides. Et qui sait, avec la suite de la série qui vient tout juste de démarrer, nous en apprendrons peut-être un peu plus sur cette petite brune.


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Sailor Moon : le shôjo multigenre ?

Nos goûts changent. C’est un fait indéniable que je constate jour après jour et année après année. C’est pour cela que j’essaie toujours de revoir mon jugement sur certaines choses, qui plus est quand le dit jugement n’était pas positif.

Il y a quelques années (durant mon BTS plus exactement), j’avais en classe une amie avec qui j’échangeais régulièrement des mangas. Je lui prêtais mes shônens, elle me prêtait ses shôjos. C’est grâce à elle que j’ai découvert Card Captor Sakura mais aussi Sailor Moon. Certes je connaissais la série TV des années 90 (j’en ai parlé rapidement ici), mais je n’avais encore jamais touché à l’œuvre d’origine. Et je n’ai pas aimé. Mais pas du tout du tout. Il faut dire que la traduction était très moyenne, l’impression de qualité discutable et l’histoire m’avait paru insipide au possible. Bref je suis resté sur une mauvaise impression et ne me gênait pas pour le dire à toute occasion. Mais comme dit, nos goûts changent (en même temps vu l’intro, vous voyiez le truc venir).

Très récemment, le manga m’est retombée dans les mains. Nouvel éditeur, nouvelle traduction et nouvelle impression, on sent que le travail avait été pris très au sérieux pour fêter dignement les 20 ans de la série. Qu’à cela ne tienne, je me suis dit que c’était l’occasion de peut-être revoir mon jugement et me suis replongé dans l’œuvre culte de Naoko TAKEUCHI. Voici donc mon nouveau ressenti, plus de 10 ans après.

Pour commencer, cette nouvelle édition fait enfin honneur au trait de la mangaka. On est dans quelque chose de très doux et aérien. Il faut bien sûr tolérer la sur-utilisation de trames en tout genre mais il n’empêche que TAKEUCHI a un coup de crayon plaisant et identifiable. La mise en scène se veut efficace, bien que parfois confuse (surtout au niveau des combats). L’action n’est clairement pas le point fort du récit, mais avec du recul je me dis que ce n’est pas forcément le cœur du manga.

En parallèle, la mangaka nous propose une histoire en 5 arcs scénaristiques. Les 2 premiers restent assez énigmatiques pour moi et il m’a fallu faire preuve de persévérance pour en venir à bout. Mais concernant la suite, j’ai enchaîné les tomes avec facilité et plaisir. Le récit gagne en force à mesure qu’il gagne en noirceur et je ne vous cache pas mon affection les 3e et 5e arc (bien que ce dernier m’est semblé quelque peu expédié sur la fin).
À dire vrai, l’intérêt de Sailor Moon en tant qu’œuvre est cette manière particulière de mélanger de la romance avec des enjeux beaucoup plus graves. La légèreté du trait de la dessinatrice et la candeur de ses personnages centraux n’enlèvent en rien à l’intensité que l’on peut ressentir durant certains affrontements. Alors certes il faut quand même rentrer dans le délire, car mine de rien c’est très fantaisiste et un peu mièvre par moment. Mais étrangement une alchimie opère au fil des pages, et on se prend d’affection pour notre héroïne et tous ses compagnons.

D’ailleurs, je pense que les personnages sont la grande force du manga. Usagi/Sailor Moon propose une évolution très intéressante et m’a paru beaucoup moins niaise que dans la série TV des années 90. Elle s’avère être une héroïne forte et déterminée donc le leadership sera rarement remis en question. Même Chibi Usa (dont je gardais un souvenir très désagréable) m’a laissé une bien meilleure impression au travers des arcs 3 (surtout) et 4 (un peu).
Mais j’ai surtout un gros coup de cœur pour les dernières Sailors introduites, à savoir Uranus, Neptune, Pluto et Saturne. Elles apportent énormément de nuance au propos et m’ont semblé bien plus travaillées que les 4 Sailors d’origine. À l’inverse, je trouve que le coche a été complètement raté pour les Sailors Starlight, qui souffrent d’un sous-développement assez visible malgré un fort potentiel (mais je trouve qu’il y a un problème général avec le dernier arc).

En conclusion, je ressors de cette deuxième expérience avec un avis bien plus positif. Si la série a du mal à démarrer, la lecture est bien plus agréable une fois immergé dans l’univers de la mangaka. Sailor Moon est ainsi un shôjo très original, presque avant-gardiste sur certains aspects et qui m’a surpris par son inventivité, surtout pour un genre aussi codifié que le magical-girl (même si je trouve que la série est plus proche du sentai par moment). Bref, pas déçu de lui avoir donné une seconde chance et bravo à l’éditeur Pika pour cette réédition d’excellente qualité.


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La Fille du Mois : Helen Parr/Elastigirl (Les Indestructibles)

À peine ai-je le temps de lever la tête que nous voilà déjà le 31 Décembre. L’année 2017 aura filé à toute allure, enchainant les évènements à une vitesse folle. Le blog a pas mal souffert de mon emploi du temps chargé et je regrette de ne pas l’avoir actualisé plus que cela durant ces derniers mois. Toutefois j’espère rattraper le coup l’année prochaine, avec une reprise régulière des strips sur le Japon, ainsi que Whisper in The Dark sur lequel j’ai officiellement commencé à bosser.

En attendant, je clôture aujourd’hui le casting des Filles du Mois 2017. Je n’avais pas de personnage très spécifique en tête pour ce dernier jour de l’année, donc je vais plutôt faire écho à l’actualité cinématographique et mes derniers re-visionnages.
Tout récemment je suis allé voir Coco au cinéma, dernière production des studios Pixar. Après 2 séances et quelques sanglots (impossible de me retenir, même en connaissant l’intrigue), le film m’a rappelé à quel point j’aime et apprécie la manière dont Pixar raconte ses histoires. Ayant suivi leurs projets depuis le premier Toy Story, il m’est toujours difficile d’avoir un chouchou ou d’établir un classement. Chaque œuvre me parle ou me marque à sa manière et hormis le Voyage d’Arlo et les Cars, elles m’interpellent toutes à différents niveaux.

Et alors que le studio annonce bosser sur une suite de leur film Les Indestructibles, j’ai eu envie de revoir le dit film (fortement encouragé par mon entourage). Et je fus agréablement surpris de voir à quel point il n’a pas pris une ride. Techniquement propre, avec une histoire très sympa et d’excellents personnages, il rappelle tout le savoir-faire du studio d’animation et sa capacité à offrir des récits parlant à la fois aux enfants et aux adultes. Ainsi, pour terminer l’année, j’ai choisi Helen Parr pour être l’égérie de Décembre 2017.

Femme de notre héros bodybuilder, l’ancienne Elastigirl fait partie des personnages les plus intéressants du film et celui qui s’adresse avant tout au public adulte de Pixar. Ses thématiques et problématiques sont en effet très éloignés des soucis des jeunes (mettre de côté sa carrière pro pour la vie de famille, les doutes sur la fidélité de son mari, etc.) et seuls les quelques gags autour de ses pouvoirs amuseront les enfants.
Elle témoigne de l’envie de Pixar de proposer des récits parlant à tous, sans hésiter à aborder des sujets plus sombres. Le tout est fait avec beaucoup de subtilité, si bien que le message sera très bien compris sans être trop abrupte (et c’est d’autant plus vrai lorsque l’on voit certaines scènes coupées).

À côté de cela, Helen fait clairement figure de femme forte, de part ses nombreuses initiatives durant le film, la façon dont elle s’occupe de ses enfants tout en travaillant main dans la main avec son mari. De plus, il lui arrive de faire des erreurs et de les reconnaître, témoignant de son intelligence et de sa capacité à se remettre en question. En gros, un personnage écrit avec beaucoup de sincérité et d’implications qui en font un des piliers de l’histoire.

Donc si vous avez pas eu l’occasion de voir Les Indestructibles, je vous y encourage fortement (ne serait-ce que pour attendre la suite). Même si le film date de 2004, vous serez surpris par sa qualité visuelle, ses personnages haut en couleurs (j’aurai tout aussi bien pu parler d’Edna) et son écriture de grande qualité.

Sur ce, je vous souhaite à tous une très bonne année et à très bientôt!


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Le Fille du Mois : Luna Cortizone (Spirou)

Dans ma prime jeunesse, j’étais un véritable cœur d’artichaut et j’avais tendance à avoir des « amoureuses » dans presque toutes les fictions que je regardais ou lisais. J’avais inauguré la rubrique des Filles du Mois avec Sailor Mercury, qui a longtemps été la Waifu de mon enfance. Mais un autre personnage vint lui voler la vedette au début de mon adolescence. Et là, il n’était plus question d’un petit béguin mais d’une preuve manifeste que mes hormones commençaient à sérieusement me travailler. La responsable : Luna Cortizone de la série Spirou et Fantasio.

Si vous avez pu mettre la main sur mon livret d’illustrations Primary, vous savez que la bande dessinée Spirou représente beaucoup pour moi car elle a été le déclencheur de mon amour pour le dessin. J’ai longtemps considéré le groom rouge comme mon héros préféré et je suivais ardemment ses aventures au travers des différents albums et auteurs qui l’ont illustré. C’est alors que sorti le Tome 45 nommé Luna Fatale.
Sous la plume du duo Tome & Janry (qui reste sans conteste mes auteurs préférés de la série canonique), ce tome avait pour objectif de développer un point peu abordé dans la série : la sexualité de ses héros. J’allais sur mes 12 ans lorsque j’ai lu cette BD, donc autant vous dire que le sujet m’a grandement interpellé. Spirou était mon héros et mon modèle de l’époque, et je me suis beaucoup projeté dans cette aventure un peu particulière.

Dans cette nouvelle histoire, Spirou fait face aux triades chinoises de New York pour sauver Fantasio, pris en otage par leur ennemi de toujours : le mafieux Vito Cortizone. Et on y découvre que ce dernier à une fille : la plantureuse Luna qui compte bien épauler le reporter dans sa mission. Rapidement une tension amoureuse va se faire sentir entre les deux personnages, et pour l’adolescent que j’étais cet épisode eu un impact fort.

J’ignore si Luna correspondait à mes canons de beauté de l’époque, ou si le fait qu’elle puisse devenir la compagne de mon héros préféré la rendait spéciale à mes yeux. Toujours est-il qu’elle m’a profondément marqué. J’ai ainsi lu Luna Fatale un nombre incalculable de fois (et cela se voit à l’état de la BD par rapport au reste de ma collection) et ai dessiné la belle italienne à de nombreuses reprises (j’avais même fait une BD où elle vivait avec Spirou). En parallèle, il faut croire que c’est elle qui a confirmé mon attirance pour les brunes aux jolies jambes…

Bref, si je trouve parfois des arguments rationnels pour aimer un personnage de fiction, Luna demeure une exception. Elle représente une part importante de mon adolescence, un personnage sorti de nulle part qui a chamboulé pas mal de choses en moi. Et rien que pour cela, elle méritait d’apparaître dans cette rubrique.


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La Fille du Mois : Tohru Honda (Fruits Basket)

Autant le dire d’office : je ne suis pas très branché shôjô. Bien que n’étant pas fan des classifications, le fait est que cette catégorie cible principalement les jeunes filles jouent indéniablement sur mon désamour du genre. Résultat : j’ai peu de bon souvenirs des œuvres que j’ai pu lire lors de mes pérégrinations à Fnac ou lors de mes échanges de mangas au lycée (à grand coup de sacs de la même enseigne).

Hors j’ai dans ma bibliothèque deux séries shôjôs, dessinées et écrites par la mangaka Natsuki TAKAYA. Il s’agit de Fruits Basket et Twinkle Stars. Si le temps me le permettait je ferai une dissertation bourrée de superlatifs concernant le fameux Twinkle Stars, mais ce n’est pas le sujet ici. Non, nous allons plutôt nous attarder sur le gros succès de la dessinatrice, à savoir Fruits Basket et son héroïne Tohru Honda.

Débarquant dans la famille dysfonctionnelle (et accessoirement maudite) des Sôma, Tohru est une jeune fille enthousiaste et pleine de vie qui va nouer au fur et mesure des tomes différents liens avec les membres de la fratrie. On suivra alors l’évolution de ses relations et sa quête pour lever la malédiction qui pèse sur la famille.
Si j’ai choisi de vous parler de Tohru dans la Fille du Mois, c’est qu’elle semble se trainer la réputation d’être un personnage niais proche de la Mary Sue. Chose qui, de mon point de vue, est totalement faux.

Pour commencer, Tohru n’est pas un personnage sans défaut. Si c’est l’impression qu’elle peut donner lors des premiers tomes (ou si vous n’avez vu que l’adaptation animée fort incomplète…), son développement dépeint une jeune fille bien plus torturée qu’il n’y parait et qui cache derrière ses bonnes actions des motivations pas toujours si altruiste que l’on pourrait le croire.
Mais cela ne fait pas de Tohru une mauvaise personne pour autant, et c’est bien là toute la force des personnages de Natsuki TAKAYA. Rien n’est tout beau dans Fruits Basket et chaque inconnu possède une part d’ombre plus ou moins importante. La mangaka tente alors, via son récit, à leur apporter des réponses au travers des liens et relations que tissent les personnages. Et Tohru ne fait pas exception.

J’irai même plus loin en disant qu’une héroïne comme Tohru était nécessaire à Fruits Basket. C’est elle qui permet à l’histoire d’avancer, car c’est grâce à sa gentillesse que tout démarre et qu’elle met en branle le fatalisme régnant dans la famille Sôma.
Et sans trop en dire, j’ai rarement vu une histoire aussi bien utiliser son personnage principal. Chacune de ses relations permet d’aborder différents thèmes et ses interlocuteurs réagiront différemment en fonction de leurs attentes et de la manière dont ils la perçoivent. Tohru témoigne ainsi du talent de la mangaka à écrire ses protagonistes et à les mettre au service de son récit.

Vous l’aurez compris, Tohru a une place toute particulière dans mon cœur et m’a permis de m’intéresser à un genre de manga avec lequel j’ai peu d’atomes crochus. Donc si vous avez l’occasion de lire (ou relire) Fruits Basket, ne passez pas à côté de cet excellent shôjô et de son héroïne rayonnante.

 


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La Fille du Mois : Ellie (The Last Of Us)

Durant ces vacances, je me suis penché sur un jeu vidéo dont on avait dit beaucoup de bien et que j’avais acquis en même temps que ma PS4 : The Last Of Us. Plébiscité par la critique et les joueurs, cette aventure se déroulant dans un monde post-apocalyptique a bien occupé mes chaudes journées d’été. Je ne vais pas pondre un avis complet sur le jeu (que j’ai apprécié malgré quelques écueils, mais il parait que le titre est sacralisé donc on va pas chercher les ennuis…). Je vais vous parler, vous vous en doutez, d’un des personnages féminins. Et pour une fois ce ne sera pas un personnage secondaire mais votre partenaire durant une grande partie du jeu : Ellie.

S’il y a une chose que je reprocherai jamais à l’équipe de Naugthy Dog, c’est de proposer des jeux bien écrits. Sans surprise, The Last Of Us propose une histoire classique pour le genre mais qui parvient à sortir du lot grâce à son duo principal. Une vraie alchimie opère entre Joël, le cinquantenaire barbu et bourru qu’incarne le joueur, et la jeune Ellie, adolescente débrouillarde que l’on doit escorter à travers les Etat-Unis.
Possédant une personnalité forte et une répartie efficace, ce fut un véritable plaisir de parcourir le jeu en sa compagnie. Et pour cause, tout est fait de sorte que l’on s’attache à elle. Car si le jeu ne brille pas forcément au niveau de son gameplay (on est sur du TPS très classique), la qualité du récit a fait que je me suis complètement projeté dans le personnage de Joël et est pris mon rôle de protecteur très à cœur.

Ainsi, si sur le papier Ellie n’est qu’une adolescente un peu effrontée, la manière dont le jeu la met en scène crée une forte empathie. Tant et si bien que je me retrouvais dans le comportement de mon avatar et me suis réellement impliqué dans l’histoire. Rares sont les jeux à être parvenus à me faire ressentir cela, expliquant mon profond attachement pour le personnage d’Ellie.

Du coup, il est clair que je suis très impatient de savoir ce que le prochain opus nous réserve et j’espère que l’équipe de Naughty Dog arrivera à étoffer Ellie de manière efficace. Dans tous les cas, je suis déjà prêt à repartir à l’aventure à ses côtés et supporter son caractère de cochon et ses piètres blagues (oui, certains diront que c’est l’hôpital qui se fout de la charité…).


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La Fille du Mois : Nia (Gurren Lagann)

Au cours de mon adolescence, j’ai consommé bon nombre d’animes japonais (surtout à l’époque où j’étais au chômage et que j’avais beaucoup de temps à perdre). Je suivais l’actualité, visionnais les nouveautés et rattrapais mes classiques. Le petit inconvénient de cette boulimie de séries, c’est que j’avais tendance à me gaver sans vraiment profiter de mes visionnages. J’ai ainsi délaissé et abandonné les titres qui ne me captivaient le moins. Gurren Lagann en faisait partie.

Pourtant cette année, j’ai décidé de reprendre la série à zéro. Le temps passant et mes goûts évoluants, j’ai réellement apprécié de revoir cette super série de chez GAINAX, quitte à me demander pourquoi à l’époque je l’avais mise de côté. Au sein de cet univers, les personnages féminins donnent la pareil à leurs acolytes masculins, et si comme beaucoup je me suis laissé séduire par la plantureuse et agile Yoko, c’est finalement de la petite Nia dont il sera question dans cette rubrique de la Fille du Mois.

Au début, j’avais du mal avec le personnage. Je trouvais qu’il débarquait un peu comme un cheveu sur la soupe et je n’étais pas très réceptif à sa part de niaiserie. Mais maintenant avec mon regard d’adulte, je comprends ce que les réalisateurs ont souhaité faire avec elle. Pour faire un simple : Nia est ce que l’on appelle un love interest, c’est-à-dire un protagoniste dont la principale utilité est d’être la compagne du héros.
Ce type de personnage est souvent très mal vu, car il est la plupart du temps rabaissé au rang d’entité fonction ayant peu d’intérêt en quant qu’individu. Cela étant dit, Nia arrive à aller au delà de son statut de compagne pour enrichir le récit et servir la trame.

Plus haut, je disais trouver son introduction maladroite. Mais après revisionnage, son arrivée est au contraire très logique et plutôt bien exploitée. Elle débarque à un moment charnière pour Simon, le héros de l’histoire. Et bien que l’on comprenne rapidement qu’elle va devenir son love interest, elle est suffisamment bien traitée avant cela pour que cette sensation de personnage bouche-trou soit vite oubliée.
De plus, Nia a cette particularité d’être une jeune fille très optimiste. Alors que le contexte de la série se veut sombre et défaitiste (surtout au moment où elle arrive), elle va constituer pour les autres protagonistes un véritable rayon de soleil, apportant un regard différent sur la situation. Elle sera ainsi très vite appréciée par tout à chacun et son évolution au sein de l’histoire la fera régulièrement sortir de son rôle de simple partenaire.

Si d’ordinaire j’ai tendance à préférer les femmes fortes, Nia fait partie de ces petites exceptions qui adoucissent mes standards. Avec sa bouille adorable, sa douceur communicante et son optimisme à toute épreuve, elle souffle un vent de fraicheur sur la série Gurenn Lagann. Je ne peux donc que vous encourager à voir cette série (disponible sur Netflix si ça vous intéresse), et j’espère que vous aussi vous apprécierez Nia. Ha… Et note à moi-même : ses cheveux sont fun à dessiner !

 


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La Fille du Mois : Mai Kujaku (Yu-Gi-Oh!)

Lorsque j’ai commencé à lire des mangas, on m’a surtout prêté et recommandé des shônens. À cette époque (phrase de vieux…), c’est l’éditeur Kana qui régnait en maître et j’ai découvert des classiques tels que Hunter x Hunter, Shaman King (paix à son âme), Samurai Deeper Kyo (hum… rapide) ou encore Naruto (paix à son âme bis). Et il y avait parmi eux un outsider, un dénommé Yu-Gi-Oh!, manga mettant en scène un jeune garçon possédant un mystérieux artéfact égyptien, lui offrant une seconde personnalité friande de jeux en tout genre.
Le dessin était atypique et le manga n’avait pas encore le succès qu’on lui connait aujourd’hui (succès bien entretenu par la série TV et les jeux de cartes). J’avais suivi les sorties jusqu’à complètement délaisser la série dans son dernier arc. Mais tout récemment, une amie proche ayant fait une rechute extrême de fangirlisme une connaissance m’a motivé à m’y replonger et je me suis enfilé l’intégralité des 38 tomes en quelques jours. Afin de marquer cette redécouverte, je me suis dit que mettre à l’honneur un personnage féminin de la série serait de bon aloi. J’ai donc choisi la charmante Mai Kujaku (ou Mai Valentine en VF) pour représenter le mois de Juillet.

Les protagonistes féminins ne courent pas les rues dans Yu-Gi-Oh!, mais les quelques élues sont globalement bien traitées. Mai est une adversaire que Yugi et ses amis affronteront sur l’île de Pegasus (arc narratif au combien marquant vu qu’il a définitivement associé la série au jeu de cartes Magic and Wizard). Et alors qu’elle n’aurait pu être qu’un énième adversaire sur la route de notre héros à la chevelure improbable, l’auteur a pris la bonne décision d’en faire un personnage récurrent que l’on apprécie de retrouver.

Si de prime abord elle n’est qu’une duelliste vantarde et usant de stratagèmes peu fairplay pour arriver à ses fins, on est surpris de la voir évoluer positivement tout au long de la série. Mai va en effet changer au contact des autres, et même si elle ne dispose pas d’un background fouillé, son évolution est suffisamment juste pour que l’on s’attache au personnage et à sa personnalité. Les différents combats qu’elle mène sont ailleurs très sympa à suivre et je garderai toujours une petite préférence pour sa demi-finale contre Yugi, où la blonde plantureuse remettra gentiment à sa place notre héros (faut dire que le malotru ne la prend pas au sérieux aussi…).

Bref, relire le manga m’a permis d’avoir un regard neuf sur cette œuvre majeure du shônen manga, et ce fut un plaisir de revoir la belle Mai, ainsi que tous les autres.


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La Fille du Mois : Arrietty (Ghibli)

Quand on demande à un connaisseur de citer son film Ghibli préféré, il y a de fortes chances qu’il vous réponde Princesse Mononoke ou Le Voyage de Chihiro. Et j’aurais du mal à lui donner tort vu que je considère ces deux derniers comme des chefs-d’œuvres. Toutefois, il y a parmi les productions du studio japonais des films plus discrets et moins réputés, qui pourtant ont su toucher mon cœur de cinéphile. Parmi ceux là figure le méconnu Arrietty, un film sorti en 2011 chez nous et dont j’ai choisi l’héroïne comme égérie du mois de Juin.

Du haut de ses quelques centimètres, Arrietty est une « chapardeuse » de 14 ans vivant dans une vieille maison à la périphérie de Tokyo. Durant un été, elle va faire la connaissance d’un garçon du nom de Shô et cette rencontre va remettre en cause la survie de son foyer.

La jeune fille possède des traits de caractère communs à bon nombre d’héroïnes Ghibli : elle est pleine de vie, plutôt débrouillarde, parfois un peu sanguine mais également très sensible. Ce que j’aime particulièrement chez Arrietty c’est de voir un personnage adolescent dépeint avec autant de justesse.
Du fait de la précarité de sa situation familiale (son père pense qu’ils sont les derniers de leur espèce), il y avait un risque de voir un personnage défaitiste. Or Arrietty transpire la joie de vivre et l’optimisme. Même si elle est consciente de sa situation, elle profite de chaque instant et n’hésite pas à prendre des initiatives pour protéger sa famille.

L’histoire du film n’a rien de spectaculaire et l’intrigue se repose sur des péripéties qui semblent anodines vues d’un œil extérieur. Mais les vivre au travers du regard d’Arrietty leurs donne plus de force et d’impact. Et il est toujours bon d’apprécier le tout via un personnage dont l’écriture est soignée.

Si vous n’avez pas eu l’occasion de voir ce film, je vous le conseille vivement. Il n’a sans doute pas l’aura des grosses productions Ghibli, mais j’espère que vous appréciez cette aventure toute simple en compagnie d’une héroïne qui transpire la sincérité.