L'Atelier d'AngelMJ


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Vice-Versa : Boules d’émotions

Haaaaa. Quel plaisir de pouvoir enfin retourner au cinéma. Entre le fanmade et la préparation du stand de Japan Expo, on peut dire que mes soirées furent bien occupées ces derniers mois. J’ai donc pris un peu de temps pour moi (avec un peu de chance, j’en trouverai encore pour rallumer ma console…) et suis retourné me perdre dans les salles obscures. Et histoire de redémarrer les chroniques illustrées dans la joie et la bonne humeur, j’ai choisi de vous parler du dernier Pixar en date, à savoir Vice-Versa (Inside Out).
Ca faisait un petit moment que Pixar n’avait pas réussi à émoustiller mon fanboyisme pour leurs productions d’animation. Faut dire que capitaliser sur la licence Cars et Planes était loin d’être une bonne idée. Mais avec Vice-Versa, on est face à une véritable retour aux sources, et quel retour !

J’ai littéralement adoré ce film. Enfin Pixar revient à ses fondamentaux en proposant une histoire riche avec un univers et des thématiques intéressantes. Car oui, parlons directement de la force du film : Vice-Versa est un film intelligent. Intelligent dans le sens où il parvient, grâce à beaucoup d’imagination et d’inventivité, à nous plonger dans une histoire qui semble banale, mais qui prend une dimension presque épique. Nous allons découvrir ce qui se passe dans la tête d’une adolescente de 11 ans, Riley, alors qu’elle est confrontée à de grands changements dans sa vie. Et il s’en passe des choses dans la tête de la jeune fille.

Citer toutes les bonnes idées de Vice-Versa serait difficile et honnêtement, je préfère vous laisser la surprise de tout découvrir par vous-mêmes. La manière dont les producteurs ont représenté le fonctionnement des émotions, du cerveau et de la mémoire tient presque du génie. J’ai été émerveillé par tant de créativité et j’avais, pendant tout le film, un sourire bien niais sur le visage. C’était presque fascinant de voir autant de bonnes idées dans un seul et même film. Il y a un propos vraiment intelligent, voir même émouvant, dans la manière où chaque chose est symbolisée ou représentée. C’est cohérent, drôle et touchant, ça fonctionne à merveille et on redemande encore et encore.

D’ailleurs, c’est finalement le seul reproche que je ferai au film : avoir un univers d’une telle richesse qu’il est complètement impossible d’en faire le tour en 1h30. Je ne dirai pas que j’ai été frustré en sortant du film, mais le concept m’a tellement fasciné que j’aurais souhaité que cela dure plus longtemps. Plus l’histoire se rapprochait de son dénouement, et plus je sentais qu’il allait être difficile d’accepter l’apparition du générique de fin. Ainsi, un seul sentiment subsiste depuis mon visionnage : je veux le revoir et je veux une suite.

Donc ne passez surtout pas à côté de ce film, ce serait un crime vis-à-vis du travail qui a été réalisé pour donner vie à cet univers. Certains y trouveront peut être des défauts (comme des choix esthétiques douteux ou des personnages secondaires un peu anecdotiques), mais honnêtement, ce serait passer complètement à côté du potentiel et de l’inventivité que cache Vice-Versa. Donc foncez sans aucune hésitation, vous ne serez pas déçus !

AngelFeels

 


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La Chaîne du Fossoyeur de Films : Gloire à la Sainte Pelle!

Quand on parle de cinéma, il est toujours amusant de voir comment ce média peut être perçu différemment selon la personne que vous avez en face de vous. Pour certains ce n’est que du divertissement, pour d’autres c’est un art à part entière. Personnellement je n’ai pas encore choisi mon camp : j’apprécie de voir des films juste pour passer un bon moment, mais j’aime aussi les voir comme un média aux multiples facettes, qui permettent à des réalisateurs d’exprimer et de véhiculer des idées, que ce soit par la forme ou le fond.
Et dans l’optique d’enrichir ma culture cinématographique tout en de me divertissant, j’ai trouvé chaussure à mon pied avec la chaîne du Fossoyeur de Films.

Découvert au détour d’un vlog du Cinéma de Durendal (un autre Youtubeur dont je parlerai très certainement), Le Fossoyeur de Films, aka François THEUREL, propose des analyses de différents films (récents ou plus anciens), ainsi que des chroniques autour de thèmes spécifiques. Rien de bien original pour une chaîne traitant de cinéma me direz-vous. Alors qu’est ce qui fait que les vidéos du Fossoyeur font actuellement partie, pour moi, des meilleures sur le Net en termes de cinéma?

Bon. Pour commencer, on va mettre les choses au clair tout de suite : François THEUREL = la classe. Point. Ce mec pue le charisme à des kilomètres à la ronde. Il pourrait me parler du cours de la patate à Malte que je trouverais ça captivant. Il part donc avec un sacré avantage puisque rien que par sa prestance, il arrive à attirer l’attention sur les sujets qu’il traite, ce qui est toujours un plus dans la jungle de YouTube (il ne manquerait plus qu’il fasse une vidéo avec Axolot (dont j’adore la voix) et ce serait le comble du bonheur… Ho! Mais ça existe déjà en plus!!).
Ensuite, il est clair que François est un passionné de cinéma. Ça se voit et ça s’entend. On sent qu’il a une expérience de cinéphile riche et variée, et qu’il aime en parler et le partager. C’est une réalité universelle : dès lors que tu parles d’un sujet qui te passionne, tu auras forcément l’attention de ton public. Et dans le cas du Fossoyeur, c’est exactement la cas. Ajoutez à cela que l’homme à la pelle (nommée Pupuce) arrive à proposer des textes drôles (certaines de ses répliques sont à hurler de rire), se mélangeant à merveille à ses analyses parfois très particulières.

Car oui, François aborde le cinéma sous son aspect artistique et historique (il aime analyser un film dans son contexte). Cela se voit à la fois dans ses critiques de films (il s’attarde beaucoup sur les intentions de réalisation plus que sur les aspects techniques) et ses vidéos à thème. Il faut parfois s’accrocher car certaines d’entres elles se révèlent assez ardues à suivre. Les films cités et traités sont souvent très obscurs, de part leur âge ou leur provenance (la vidéo sur les Midnight Movies est un très bon exemple). Je ne connais que très rarement les films mentionnés et cela me donne parfois l’impression de ne pas faire honneur à mon amour pour le 7e art. Toutefois, et c’est là une des grandes qualités du Fossoyeur, il arrive à rendre tout cela accessible et convivial, ne créant pas de distance entre lui et le spectateur. Sa capacité ultime étant de parvenir, grâce à ses vidéos, à te faire t’intéresser à des films auxquels tu n’aurais pas porté la moindre attention (oui, à cause de lui, j’ai vu Zardoz… et c’était marrant!) et à faire gonfler ta wishlist de films avec des productions anciennes ou incongrues.

Je pense avoir une vision du cinéma très différente de celle du Fossoyeur. Mais j’y vois aussi une formidable occasion d’aborder ce média sous un autre angle, un autre regard. Et lorsqu’en plus c’est fait par quelqu’un de passionné comme François, c’est un vrai régal de le faire. Donc quelle que soit votre manière d’aborder le cinéma, je vous conseille vivement de vous intéresser à ses vidéos, ne serait-ce que celle sur Le Manuel du Savoir-vivre du spectateur qui vaut largement le détour et que j’aimerais voir appliquée plus souvent. Un des grands de Youtube dans sa catégorie, sans hésitation.

FossoyeurMaP


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Chappie : Conte d’anticipation

Un film où l’on suit un robot qui se découvre des sentiments? Voilà un sujet déjà maintes fois traité dans le monde de la science-fiction. On pense souvent en avoir fait le tour, mais bon nombre de films continuent de sortir avec cette thématique, comme autant de réalisateurs ayant l’intention d’apporter leur point de vue sur ce vaste sujet. Je reste personnellement très intéressé par cette thématique. La notion d’intelligence artificielle, ainsi que toutes les problématiques sur l’âme et l’identité que cela peut soulever, me plaisent en effet beaucoup. Je suis donc allé voir Chappie dès le jour de sa sortie en salle, quitte à me faire une séance tardive en VO. J’étais à la fois confiant, mais aussi sur la réserve, lorsque j’ai su que le réalisateur n’était autre que Neill BLOMKAMP, à qui on doit récemment District 9 (que je n’ai pas vu) et Elysium (qui m’avait laissé un sentiment supra bof). Verdict?

Et bien je ne vous cacherais pas que le film me laisse, tout comme la précédente production du réalisateur, assez mitigé. Je n’ai en effet pas réussi à rentrer complètement dedans, principalement à cause de la manière dont a été construite l’histoire. Mais j’y reviendrai.

Chappie est un film bien foutu. Les effets spéciaux sont de très bonne facture, les robots sont insérés de manière réaliste et animés avec beaucoup de brio. C’est bien filmé et bien mis en scène, l’ensemble se veut très accessible et bien que les personnages ne brillent pas par leur originalité (on est face aux stéréotypes habituels, avec mention spéciale à Hugh JACKMAN et son horrible coupe de cheveux pour le rôle du méchant « parce que je suis méchant »), on arrive à s’intéresser à leurs déboires. Car le film, bien qu’essentiellement concentré sur le robot Chappie, permet surtout de confronter différents protagonistes face à leurs enjeux et envies personnels, qui pourraient être comblés par le fameux robot doté de sentiments.
Ainsi le film est clairement construit sur le thème de la confrontation. Elle sera d’abord purement verbale, puis deviendra de plus en plus physique, voir carrément violente dans le dernier quart, où bon nombre de personnages passeront l’arme à gauche dans un affrontement final qui sort un peu de nulle part, mais qui permet au réalisateur de mettre en avant sa vision sur la notion d’Intelligence Artificielle.

Et je dirais que c’est principalement sur ce point que le film montre pour moi des lacunes. Si je parviens à fermer les yeux sur le fait que Chappie se comporte comme un gangster de cité (ce qui est particulièrement horripilant) et sur les placements de produits insérés avec la finesse d’un éléphanteau alcoolisé, j’ai eu du mal à adhérer à la finalité du film et à ses différentes conclusions.
Là où je trouve que Chappie pèche, c’est dans sa manière hyper simpliste d’aborder ses thématiques. Tout est trop vague, trop infantile. Si la relation Deon/Chappie m’a paru intéressante, la conclusion m’a laissé assez perplexe dans le fait que de nombreux aspects encore aujourd’hui sujets à interprétation, comme la notion de programme ou d’âme, sont ici traités de manière naïve et, pour ma part, peu crédible. La symbolique est là, mais elle se fait au détriment de la vraisemblance, transformant le film en conte futuriste. Oui, c’est ça en fait, Chappie est un conte. Cela reste bien sûr un point de vue défendable, et je sais qu’il s’agit là d’une remarque purement subjective. Ce n’est d’ailleurs pas négatif comme remarque, mais disons que je ne m’attendais pas à ça.

Chappie n’est pas un mauvais film, vraiment pas. Seulement, la manière dont il traite son propos est trop simpliste et on le prend difficilement au sérieux. Ainsi, alors que le film aurait pu apporter un vrai plus dans l’univers de la science-fiction d’anticipation, il le fait de manière assez naïve et maladroite, le tout avec des raccourcis scénaristiques et des explications évasives (voir pas d’explication du tout), ce qui risque de faire froncer les sourcils des plus septiques sur le sujet. Je vous conseille donc de vous faire votre propre avis, car comme dit, le film est loin d’être désagréable à voir et la gestion du rythme joue en sa faveur. Mais me concernant, je reste un peu déçu devant la direction prise par le réalisateur.

ChappieAngel

 


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Saint Seiya – Legend of Sanctuary : Avorté dans l’oeuf

Parmi les séries japonaises phares des années 90, Saint-Seiya (ou Les Chevaliers du Zodiaque dans sa traduction boiteuse) fait partie des pionniers du genre. Bien que l’ayant découverte sur le tard (je rappelle que je n’avais pas droit au Club Do à l’époque), c’est une série avec un capital sympathie élevé qui, bien qu’assez encrée dans son époque, reste toujours très sympa à regarder et à découvrir. Elle continue ainsi à être mise en avant par une communauté de fans assidus (pour ne pas dire hardcores), ainsi que par l’intermédiaire de nombreuses séries alternatives, preuve du réel engouement généré par la série de Masami KURUMADA. C’est alors que débarque en salle Les Chevaliers du Zodiaque : La Légende du Sanctuaire (qu’on appellera St-Seiya Le Film pour faire court), qui se veut une réécriture de l’arc de l’Arc du Sanctuaire, le passage du manga le plus aimé et le plus plébiscité, par le production du dernier film d’Albator sorti l’année dernière.
J’étais assez curieux de voir ce film, principalement à cause des retours très négatifs que j’ai lu dessus à sa sortie. Nombreux sont les fans à l’avoir descendu en flèche, lui reprochant principalement un non respect de l’oeuvre originale et des choix de ré-interprétation douteux. Est-ce donc vrai ou est-on face à l’habituel symptôme du « c’était mieux avant » si cher aux fans peu disposés au changement?

J’aime bien St-Seiya mais je ne suis pas non plus ce que l’on peut appeler un fan de la licence. Je pense qu’il est important de le préciser pour sans doute justifier le fait que les libertés prises vis-à-vis du récit original ne m’ont ni choqué, ni bouleversé. De plus, je trouve l’exercice de reboot ou de réécriture intéressant, dans le sens où cela permet parfois de donner un second souffle à des vieilles histoires (on est quand même face à du gros shônen des années 90…).

Pour commencer, je trouve le film très beau. Les décors sont très sympas, particulièrement les maisons des Chevaliers d’Or qui ont le mérite d’être variées visuellement, ainsi que la manière dont le Sanctuaire a été remanié. Perso, je suis assez fan. Au niveau du charadesign, on reconnait le style original avec une touche de modernité, et les armures sont dans la grosse majorité classes et bien faites!
Ensuite, l’animation est plutôt maîtrisée. Les combats sont dynamiques, les attaques en mettent pleins les mirettes, et les personnages se déplacent de manière assez réalistes (à part dans les moments comiques, mais ça donne un côté décalé amusant). La musique se veut assez épique et colle bien à l’ambiance (on reconnait quelques anciens thèmes), mais je regrette de ne pas avoir pu le voir en VO car la VF, comme trop souvent, est complètement à côté de la plaque et fait qu’on a du mal à prendre les personnages au sérieux dès lors qu’ils ouvrent la bouche.

Mais alors où est le problème me direz-vous? Et bien le problème… C’est tout le reste. On va mettre le doigt dessus sans trainer : qui a pensé qu’adapter l’Arc du Sanctuaire en 1h30 était une bonne idée? C’est pour moi LE gros soucis du film : l’histoire dont il s’inspire comprend trop d’éléments à la base pour être adaptée à ce format sans dommages collatéraux. Alors que le film prend le temps de bien installer son intrigue et ses personnages durant les 30 premières minutes, la suite donne l’impression d’être accélérée à outrance, comme si les producteurs s’étaient eux-mêmes pris la flèche d’Athéna en plein poitrine et que leurs heures étaient comptées.
Du coup, on se retrouve avec une intrigue aux objectifs flous et à la fin expédiée (ayant un arrière-goût de jeu Final Fantasy), mais surtout avec beaucoup trop de personnages à développer. Et là c’est le grand festival du n’importe quoi dans le sens où un spectateur ne connaissant pas la série originelle va se retrouver complètement perdu, alors que le fan va hurler face à l’utilisation incongrue de certains personnages (pauvre Aphrodite…). C’est là que l’on voit que St-Seiya est à l’origine un manga shônen dont la structure narrative est favorable à une adaptation en série TV, mais pas en film (et bon sang, pourquoi ne pas avoir ajouté une heure de plus?).

Pour finir, quelques mots sur le remaniement de l’histoire. Honnêtement, il faut être un fan hyper fermé pour jouer les Shaka effarouchés. A part Masque de Mort qui est LE moment gênant du film (et je l’ai vu en français, double peine donc…), les libertés prises avec la série d’origine ne m’ont pas paru si affreuses que ça, je dirais même que certaines sont plutôt amusantes (Milo en femme, why not). Je comprends qu’il puisse y avoir débat là dessus (ça l’est déjà pour certaines séries TV), mais je préfère qu’un producteur prenne des libertés, quitte à ne pas faire un bête copier/coller et proposer sa vision de l’oeuvre d’origine, aussi farfelue soit-elle. Et dans le cas de ce film, il n’y a vraiment que la manière dont le récit est condensé qui pose problème, et qui du coup porte un gros préjudice sur la majorité des personnages.

Ainsi, St-Seiya Le Film se retrouve avec un statut super bâtard : d’un côté il ne plaira pas aux fans car il prend trop de liberté avec la série de base (et ça, le fan hardcore, il n’aime pas), de l’autre il ne plaira pas aux spectateurs lambdas car l’histoire est tellement rushée qu’elle rend les objectifs insignifiants et les personnages terriblement creux. Et moi dans tout ça? Ben je suis un peu entre les deux, partagé entre ma sympathie pour la série d’origine, et les grosses lacunes du film entant que tel.
Mon verdict est donc que ce projet était mort dès le départ, et je pense que les producteurs devraient enfin se rendre compte que certains récits ne s’adaptent pas à tous les formats de médias. Je ne déteste pas pour autant le film (ça se regarde) et je ne rejoindrai pas le club des lapideurs des Chevaliers de Bronze (je pense qu’ils se prennent déjà suffisamment de cailloux dans la série!). Finalement ce film est une coquille vide. Une belle coquille… mais vide.

AngelAphro


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Big Hero 6 : Disney dans l’ère du temps

Certains associent souvent Disney aux contes de fées et autres mièvreries (et comment ne pas leur donner raison quand on voit la bande-annonce de la version live de Cendrillon…). Pourtant, ce serait passer sous silence les efforts du studio pour proposer des productions tablant sur d’autres registres, et surtout de le faire bien. Alors que beaucoup adulent (à juste titre) Raiponce et La Reine des Neiges, j’avais été personnellement bluffé par Les Mondes de Ralph qui, à la différence des deux films cités précédemment, osait proposer un univers plus contemporain (celui des jeux vidéos) et plus audacieux (dire que le film a bidé… je suis tristesse). Donc forcément, quand j’ai vu débarquer Big Hero 6 (soit Les Nouveaux Héros en français, mais je ne cautionne pas ce titre moisi) avec ses robots, sa ville hybride mi-américaine mi-japonaise, ses costumes à la Marvel et son méchant badass (oui le méchant est badass), j’étais un peu tout excité, y voyant une relève évidente aux aventures de Ralph, un peu comme l’on était Elsa et Ana pour Raiponce.

Donc que vaut ce dernier Disney? Et bien on est face à une production de très bonne qualité qui, bien que non sans défaut, a vraiment de nombreux atouts. Parlons technique d’abord. C’est vraiment très beau, l’univers proposé par le film est juste hallucinant d’inventivité. Le charadesign et le mechadesign sont agréables et amusants, avec en tête de liste Baymax, le robot marshmallow que tout le monde rêve désormais de posséder (moi le premier). L’animation est excellente et l’équipe du film rivalise d’imaginaton pour proposer des scènes d’actions bien rythmées et bien chorégraphiées. Quant à la musique, c’est encore une excellente surprise avec des morceaux qui restent en tête, me poussant à fortement m’intéresser à l’intégralité de la BO du film.
C’est donc une réussite visuelle à tous les niveaux. Peut être que certains n’adhéreront pas à tout (je pense par exemple au costume d’un personnage en particulier qui est une référence aux monstres japonais) mais c’est globalement très cohérent et très immersif. Ce qui causera selon moi un des défauts du film, mais j’y reviendrai.

Et que nous propose-t-on aux niveaux des personnages et de l’histoire? Rien de bien nouveau certes, mais il y a une vraie maîtrise de l’écriture et on s’attache rapidement aux différents protagonistes. Chacun remplit bien son rôle (même le comique de service qui pourrait être chiant, mais finalement ça passe) et on se rend compte qu’il y a eu un vrai effort de fait sur le héros et son antagoniste (qui pour le coup est un vrai antagoniste et pas un simple méchant). Mais le personnage le plus attachant reste sans aucun doute Baymax qui, par sa naïveté et sa candeur, attire forcément la sympathie et l’attachement immédiat.
Quand à l’histoire, c’est assez classique, voir très prévisible par moment (un adulte devinera rapidement le déroulement du scénario). Cependant le film garde un rythme soutenu et parvient à aborder des thématiques intéressantes (principalement celle du deuil) avec ce qu’il faut d’émotion, sans tomber dans le larmoyant. Sur ce point, on sent une vraie maîtrise et on ne voit pas du tout le temps passer alors que le film fait presque 2 heures. Et c’est là où arrive le principal défaut du film : c’est trop court.

Oui, je le dis, Big Hero 6 est un film d’animation de 2 heures trop court. On aimerait en savoir plus sur l’univers. Ce dernier est d’une richesse irréfutable, mais l’histoire ne permet pas de le développer outre mesure. Idem pour les personnages, on souhaiterait les voir plus, en savoir plus, les voir être développés un minimum. Ils sont ainsi trop nombreux et survolés alors qu’il y avait vraiment matière. Cela n’empêche pas le film d’être excellent, mais je trouve dommage que l’on reste autant en surface alors que l’univers décrit aurait mérité un traitement plus poussé et plus profond.

Toujours est-il que même si je n’ai pas eu un coup de coeur comme ce fut le cas avec Les Mondes de Raph, Big Hero 6 est une belle découverte qui mérite toute votre attention. Bien réalisé, bien écrit et avec un rythme qui ne laisse pas le temps de respirer, c’est pour moi la preuve que les équipes de Disney peuvent écrire autre chose que des films de princesses et proposer des productions bien dans leur temps, agréables autant pour les adultes que pour les enfants. A noter au passage qu’il n’y a aucune chanson dedans, donc pourquoi se priver? Et puis Baymax quoi, faut le voir pour Baymax!

AngelBaymax


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Jupiter Ascending : Le cul assis entre deux planètes

Bon… Parler de ce film va être compliqué pour moi. Vraiment compliqué. Parce que mon coeur de cinéphile, mais aussi de geek assumé, est partagé dans ses sentiments après avoir vu Jupiter Ascending, la dernière production des WACHOWSKI (les réalisateurs de Matrix et de Cloud Atlas). Pourquoi? Parce que c’est un film bourré de défauts, mais j’ai l’impression qu’une partie de moi n’arrive pas à complètement le rejeter. Bref, petite explication sur qui s’apparente à du « je t’aime moi non plus! ».
Jupiter Ascending semble ne pas trouver faveur auprès du public, si j’en crois les quelques avis et critiques que j’ai pu lire depuis sa sortie. Et j’avoue que je les comprends un peu. Le film ne brille pas par son originalité, ni la qualité de son scénario. C’est assez simpliste, voir relativement niais. C’est devenu la proie facile du moment (un peu comme Lucy et Tortues Ninjas l’année dernière), celle sur qui on aime jeter des briques alors qu’elle a déjà de quoi se construire une muraille. Du coup, j’ai encore une fois envie de jouer les avocats du diable.

Pour commencer, je trouve le film beau et cohérent visuellement. Ça en jette grave, que ce soit au niveau des décors, du design des machines ou encore des costumes. Alors certes, il en fait un peu trop par moment (certaines scènes d’actions sont confuses car bourrées d’éléments visuels) et la 3D n’aide pas toujours à la compréhension. Mais la direction artistique, si elle ne plaira pas à tout le monde, a au moins le mérite de pousser son délire jusqu’au bout et de proposer un univers qui a un minimum de sens. De plus, je n’ai pas trouvé la musique trop dégueulasse et elle donne sens aux visuels qu’elle illustre.
L’histoire maintenant. Bon… Force est admettre que ça ne vole pas haut et la trame se révèle classique. Cependant, le film possède un très bon rythme, les 2 heures passent sans aucun problème et il y a un bon équilibre entre les scènes d’actions et celles qui développent le scénario. Par contre, le tout semble avoir été passé à la tronçonneuse tant on a l’impression que certaines scènes sont aux abonnées absentes.
On rencontre aussi des problèmes du côté des personnages. Les antagonistes ont un côté « Divinités Grecques » qui fonctionne plutôt bien dans la contexte de l’histoire, mais ils perdent tout intérêt du moment qu’ils ouvrent la bouche. Jupiter, l’héroïne jouée par Mila KUNIS, est candide à en devenir presque transparente et Caine, son protecteur interprété par Channing TATUM, remplit son rôle à la perfection sans non plus renouveler le genre. La seule originalité du film est finalement de faire jouer à Sean BEAN un personnage qui ne passe pas l’arme à gauche (désolé pour le spoil, mais c’est assez rare pour le préciser!).

Vous me direz que le film n’a finalement rien pour lui. Et c’est un peu le cas. Mais alors pourquoi suis-je partagé? Pourquoi je n’arrive pas à le détester et à le casser ouvertement? Pourquoi j’ai envie de le défendre? Et bien cela va vous paraître fou, mais si j’arrive à trouver de l’intérêt dans Jupiter Ascending, c’est parce qu’il utilise et fait appel à des codes qui me sont chers, à savoir ceux du jeu vidéo et du manga.
Je m’en suis rendu compte très rapidement au cours du visionnage, et c’est sans doute ce qui a fait que j’ai apprécié le film. Tout transpire les inspirations vidéoludiques et japonaises dans ce film. Que ce soit la trame qui ressemble à celle d’un jeu (progression permanente avec des « boss » en cours du route, jusqu’à l’affrontement final) ou certaines scènes qui rappellent les TPS de la dernière génération de console comme Uncharted ou Tomb Raider et les personnages qui pourraient être des héros de jeux OpenWorld (Caine a un côté très Cole de InFamous). Quant au côté manga, on le retrouve dans le design de certains objets et costumes, mais surtout au travers de Jupiter. Cette dernière est l’héroïne de Shônen par excellence : un personnage qui est dans une routine, qui se retrouve au centre d’un conflit gigantesque qui la dépasse et qui va s’entourer d’alliés pour triompher, tout en apprenant à grandir et mûrir.

En cela, je ne peux pas rejeter entièrement le film car il me parle dans une langue que je comprends et qui lui donne un sens. C’est très personnel pour le coup, et je suis bien conscient que mon appréciation atteint un niveau de subjectivité assez élevé. Ce n’est clairement pas un film qui finira dans mon Top 10, mais j’y ai malgré tout trouvé de l’intérêt et une certaine forme de satisfaction. Du coup, impossible de vous le conseiller ou non, je pense que cela dépend de trop de paramètres. Il faudra donc que vous vous fassiez votre propre avis et décidiez, si oui ou non, Jupiter Ascending est un film qui mérite tant d’animosité, ou si finalement c’est une production qui fait appel à des codes différents et qu’il faut donc appréhender différemment. Son destin est entre vos mains.

JupiterAngelMJ


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Imitation Game : Casse-tête de guerre

Décidément, le cinéma de Janvier 2015 est à placer sous le signe du Biopic. Après Invincible (que j’ai pas vu), The Theory of Everything et Foxcatcher (que j’ai vu et qui est… bof), voici que débarque Imitation Game, qui va tenter de nous intéresser au personnage d’Alan TURING, le mathématicien anglais à qui l’on doit le premier « ordinateur ». Autant vous dire que même si j’ai tendance à aller voir les biopics en traînant un peu les pieds, là j’ai littéralement foncé à l’avant-première VO. Il faut dire que le film avait tout pour attirer mon attention, principalement pour sa thématique et son casting très à mon goût (Benedict CUMBERBATCH, Keira KNIGHTLAY, Charles DANCE…). Réel premier film de 2015 que j’attendais avec impatience, quel en est le résultat final?

La première qualité du film est clairement son rythme. Faisant presque deux heures, l’histoire est vraiment bien écrite, dans le sens où on ne s’ennuie pas et qu’aucune scène ne semble être là pour combler les trous. Alors que le scénario est construit sur 3 lignes de temps différentes qui s’entremêlent, on sait toujours où l’on en est et les informations concernant les personnages et le déroulement de l’histoire sont divulguées de manière à donner à l’ensemble une identité homogène et solide. Ainsi, je me suis surpris à ne regarder ma montre à aucun moment, tant le film semble se dérouler de manière logique et cohérente.
Il faut ajouter à cela que l’écriture se veut vraiment fluide et les dialogues sont dans l’ensemble très bien écrits. L’humour est très présent dans ces derniers et permet d’entrer dans le film avec facilité et de s’attacher très rapidement aux personnages. C’est d’ailleurs assez surprenant vu le contexte historique (Seconde Guerre mondiale) mais plutôt bien amené lorsque l’on voit le caractère des différents protagonistes.

A ce niveau également, on peut dire que le casting ne démérite pas à sa bonne réputation. Benedict CUMBERBATCH, comme à son habitude, joue très bien son personnage de génie associable et on se prend rapidement d’affection pour lui, malgré son comportement quelque peu maladroit. Keira KNIGHTLAY est quant à elle toujours aussi rayonnante (mais j’ai perdu tout objectivité vis-à-vis de cette actrice depuis Pirates des Caraïbes °^°) et sa présence au sein d’un casting à 95% masculin est une vraie plus-value. Enfin les rôles secondaires (Charles DANCE, aka Tywin LANNISTER dans Game of Thrones, Mark STRONG qui pour une fois n’est pas un méchant!) assurent tout autant, et contribuent à l’immersion et la crédibilité d’Imitation Game. C’est vraiment un sans faute à ce niveau pour moi.

On peut donc dire que le film a tout ce qu’il faut pour plaire à un large public. S’il fallait vraiment lui trouver quelques défauts, je dirais que la bande son n’a rien de particulier et la manière de filmer se révèle très classique. Mais honnêtement, ces détails sont insignifiants pour moi, et n’empêchent absolument pas de profiter du film du début à la fin.

Donc je vous conseille vivement Imitation Game. L’histoire est intéressante, les acteurs jouent très bien et le rythme est pour moi sa plus grande qualité. En tout cas, il m’a été plaisant de visionner un biopic sans être constamment entrain d’espérer un dénouement qui se fait attendre (oui Foxcatcher, c’est de toi que je parle…). Clairement la bonne pioche de cette fin de mois.

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La chaîne de Ginger Force : Ou l’art de s’adapter

Parler de chaînes YouTube. Cela me trottait dans le crâne depuis un moment, et c’est en ce début d’année 2015 que je décide enfin de le faire au travers d’une nouvelle rubrique des Chroniques Illustrées. En effet, j’ai constaté qu’hormis passer du temps dans les salles obscures ou devant ma console (et accessoirement ma tablette à dessin :p), c’est principalement devant les vidéos de la célèbre plate-forme de partage que mon attention se porte de plus en plus. Les mois passant (voir même les années pour certains), j’ai commencé à éprouver beaucoup de sympathie pour le travail de nombreux créateurs, dont certains que je suis désormais régulièrement et avec beaucoup d’intérêt.
Qu’ils soient connus ou plus anonymes, traitant de sujets divers et variés chacun à leur manière, j’avais très envie de vous parler de ceux qui attirent toute mon attention et dont j’attends souvent les nouvelles vidéos avec impatience. Donc à la manière d’une chronique Cinéma, vous serez peut être amenés à découvrir de nouvelles chaînes, ou tout simplement connaître mon avis sur certaines d’entre elles. Bref, une nouvelle façon d’échanger ensemble sur un des domaines qui m’émerveille et me passionne de plus en plus. Et comme je suis galant, on commence par les dames avec la chaîne de Ginger Force.

Comme très souvent, j’ai découvert cette chaîne complètement par hasard dans les suggestions YouTube. Regardant pas mal d’émissions traitant du cinéma, une des vidéos de Ginger m’était proposée et, connaissant le film en question (il s’agissait du Noël de Mickey), j’ai cliqué sur la vignette incriminée. En faisant abstraction des quelques soucis techniques dans les première vidéos, j’ai tout de suite accroché au style de Ginger et à sa manière d’aborder son sujet. Pourtant, je serai honnête en vous disant que j’avais peur de ne pas adhérer au concept.
En effet, la ligne directive des vidéos se concentre exclusivement sur des productions cinématographiques étant des adaptations (que ce soit un roman, un livre d’illustration, un BD ou autre), et de les comparer à leur support d’origine. Or, je fais partie de ces personnes qui pensent qu’un film se trouvant être une adaptation doit se suffire à lui-même, et doit exister sans que l’on est besoin de se pencher sur l’oeuvre originel afin d’en comprendre le sens ou les subtilités. Sinon, c’est qu’il y a un problème d’écriture.

Cependant, j’étais curieux de voir ce que cela pouvait donner et pour le coup, j’admets que Ginger s’en sort très bien. En réalité, elle ne cherche pas à savoir si l’adaptation est bonne ou mauvaise, mais dépeint plutôt les différences et les similitudes entre les différentes versions, le tout à coup de références, anecdotes et non sans un certain humour, parsemé avec modération dans ses textes ou directement à l’écran. Ainsi, ses vidéos Adaptation sont plus un prétexte pour découvrir des œuvres littéraires ou cinématographiques, de les conseiller si elles sont bonnes ou d’en rire si elles sont mauvaises.
Résultat des courses, depuis que je regarde Adaptation, ma wishlist de films (et même de livres, bien que je ne sois pas un lecteur assidu) n’a fait que gonfler et je ne peux que remercier Ginger de m’avoir incité à me pencher sur certaines œuvres qui m’était complètement inconnues ou à côté desquelles j’étais lamentablement passé (genre Ernest et Célestine qui est juste excellent!). C’est donc toujours avec beaucoup de plaisir que je regarde chaque nouvelle vidéo, d’autant que Ginger s’améliore de plus en plus en terme de textes, de montage et d’humour, le tout en étant très agréable à suivre.

Je pourrais m’arrêter là mais ce serait passer sous silence un des autres aspects de la chaîne. En effet, depuis Mai 2014, une nouvelle rubrique est apparue portant le nom de Un Pavé dans la Mare. Dans ces vidéos, Ginger aborde le sujet du féminisme, ainsi que des thématiques un peu plus large gravitant autour (je vous conseille sa dernière sur l’humour qui est pour moi sa meilleure jusqu’à présent). J’avoue avoir été un peu surpris par l’arrivée de cette chronique, ne voyant pas trop le lien avec le reste de ses productions. Toutefois, force est d’admettre que cela a au moins eu le mérite de m’interpeller sur le sujet, vu que je n’aurais sans doute pas consulter des vidéos de ce type de ma propre initiative.
Et là encore, on peut dire que Ginger marque des points. Toutes les qualités présentes dans les épisodes d’Adaptation se retrouve également ici, à savoir des sujets bien traités, un humour présent par petite touche et toujours des textes de qualité. Les sujets étant relativement casse-gueule par moment et générant de débats parfois passionnés (il suffit de jeter un œil dans les commentaires), je reste très admiratif de la manière dont Ginger présente les choses. C’est argumenté, jamais moralisateur et très pédagogue. On sent une réelle volonté d’ouvrir le dialogue sur des sujets que l’on évite généralement d’aborder (surtout à un repas de famille un peu trop arrosé). En tout cas, je suis personnellement très intéressé par ses vidéos et bien que je ne partage pas l’intégralité des propos de Ginger, cela a au moins le mérite de m’interpeller et de voir les choses sous un autre regard.

Bien qu’elle ait annoncé réduire le rythme de sortie de ses vidéos en 2015 pour des raison professionnelles, je ne peux que vous conseiller la chaîne de Ginger si vous voulez découvrir une bonne émission parlant de cinéma et de littérature (voir plus si vous accrochez au concept de Un Pavé dans La Mare). Je suis en tout cas très content de connaître cette chaîne depuis ses débuts et de la voir évoluer de manière aussi agréable. Je lui souhaite en tout cas bonne chance pour la suite et attend avec plaisir ses prochaines chroniques, histoire de découvrir ou redécouvrir de nouveaux films!

GingerForce


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Une Merveilleuse Histoire du Temps : Biopic romantique

Ceux qui me suivent depuis longtemps savent que les films type Biopic et moi, on est pas trop copains. Alors que je trouve ces films longs et parfois ennuyeux, je vais pourtant voir assidument presque chacun d’entre eux, quelques soit la personnalité traitée. J’avoue que cela reste un mystère, même pour moi. Toujours est-il, je me suis rendu rapidement en salle voir le dernier en date, Une merveilleuse histoire du Temps (bon sang que ce titre est vilain…), qui s’inspire de la vie du célèbre physicien Stephen HAWKING, à qui l’on doit de nombreux travaux sur les trous noirs principalement. Ne connaissant le chercheur que de nom (oui la physique c’est trop mon truc, j’avoue), je ne savais pas du tout à quoi m’attendre et suis allé voir le film plus par devoir de cinéphile qu’autre chose. Sans attentes et sans idées toutes faites, que vaut donc cette production de 2 heures?

En terme de Biopic, s’il y a quelque chose que je peux difficilement reprocher à cette catégorie, ce sont en règle générale les efforts fait en terme de reconstitution historique et de jeu d’acteurs. Sur ces deux points, The Theory of Everything (oui, je vais utiliser le titre anglais, il est plus classe °^°) n’a vraiment pas à rougir car on est face à une immersion dans l’Angleterre des années 60 du plus bel effet. La mise en scène est relativement académique, bien que proposant par moment quelques visuels intéressants (principalement autour de la symbolique des trous noirs et des cycles) et une photographie qui séduit immanquablement la rétine. La musique est quant à elle de bonne qualité, certes pas très originale (beaucoup de violons), mais appuie suffisamment les moments forts du film pour nous immerger dans les émotions des personnages.
En parlant des personnages, j’ai trouvé les deux acteurs principaux très convaincants. Comme dit plus haut, je ne connais pas du tout le caractère de Stephen HAWKING, et encore moins celui de sa femme, donc difficile de juger de la véracité de leur prestation. Toujours est-il que l’on nous présente un couple particulièrement crédible et touchant, dont l’alchimie fonctionne à merveille et se révèle être le pivot de film. Que ce soit Eddie REDMAYNE (que j’avais vu dans Les Misérables… brrr…) ou Felicity JONES (que je n’avais… jamais vu), les deux acteurs sont réellement investis dans leur rôle respectif, et cela permet au spectateur de suivre les hauts et les bas de leur vie de couple avec intérêt.

Car en effet, et c’est peut être sur ce point que le film pourra peut être diviser, l’histoire va se concentrer quasi exclusivement sur la vie de famille de Stephen HAWKING. Si vous pensiez découvrir quelques anecdotes sur les travaux du chercheur ou en savoir plus sur sa maladie, vous risquez d’être déçus car ces éléments ne sont finalement qu’un background assez discret, le film préférant illustrer les conséquences de ce dernier sur la vie personnel de M. HAWKING. C’est un choix de réalisation et je ne pense pas que cela joue en défaveur du film. Mais c’est à se demander si les personnalités célèbres qui ont droit à ce genre d’hommage au cinéma ont toutes des vies sentimentales aussi mouvementées…
Je pense qu’il faut être bien conscient de cet aspect du film qui se retrouve être plus une romance (la femme d’HAWKING étant traité avec autant d’importance que son mari) qu’autre chose. Après, ce n’est pas particulièrement un reproche que je fais au réalisateur. Le film, malgré ses 2 heures, passent plutôt bien et je me suis supris à ne regarder ma montre qu’une seule fois. De plus, l’histoire ne tombe jamais dans le mélodrame et trouve toujours un équilibre dans le ton, afin de nous faire ressentir ce que vivent les personnages. Ajoutez à cela que j’ai trouvé le traitement de la maladie de Stephen HAWKING très pudique.

En y repensant, je dois bien admettre que je n’ai pas passé un mauvais moment devant The Theory of Everything et que pour une romance déguisée en Biopic, c’est loin d’être mauvais. On est face à une production cinématographique qui ne cherche pas à faire dans l’original mais qui maîtrise son genre et propose un résultat des plus honorables. Je ne déconseille donc pas le film qui reste en demeurant très agréable à regarder, bien qu’il ne marquera sans doute pas son époque. Cela reste malgré tout une belle histoire bien mise à l’écran.

AngelTitreTE


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Bilan Cinéma 2014 : L’heure du changement?

Hello les gens!

Mon année cinéma 2014 s’est achevée hier avec Exodus (qui était… mega bof) et je vous présente donc mon fameux bilan, à savoir les 10 films que j’ai préféré et ceux qui, au contraire, m’ont presque fait regretté d’être allé les voir, malgré mon abonnement.
2014 n’aura pas été une année très bonne pour moi en terme de cinéma. J’ai vu beaucoup moins de films que l’année dernière (80 contre 105 en 2013) et je dois bien admettre que très peu m’ont marqué, que ce soit en bien ou en mal. S’il n’a pas été trop difficile de placer les premières et dernières places, ce fut très délicat de classer le reste des productions. Exercice quelque peu laborieux donc, mais toujours intéressant pour moi afin de voir comment mes goûts et mes attentes évoluent. Car 2014 semble marquer un petit tournant dans ma manière de percevoir le 7e Art.

Je constate en effet le début d’un certain désintérêt pour les grosses productions Hollywoodienne, que je trouve de plus en plus convenues et sans génie. Les films d’animation, mes petits plaisirs coupables, n’ont pas non plus beaucoup brillé cette année et un seul parvient à se glisser dans mon Top 10. Je constate en revanche avoir pris beaucoup de plaisir devant de nombreuses productions françaises, et si une seule d’entre elles parvient à se faire une place dans les hautes sphères, 7 font parties des films que j’ai aimé (qui sont au nombre de 37). En revanche, il y en a toujours pas mal en bas du classement, preuve qu’il y en encore du chemin à faire mais que tout n’est pas perdu pour autant! Mais je vais m’arrêter là que je sens que certains commencent déjà à dérouler l’article, impatients de découvrir les films qui ont su trouvé ma faveur, mais aussi ma défaveur.

A la différence de l’année dernière, je vais commencer par mon Flop 10 :

Flop2014

On démarre par la comédie américaine Sex Tape qui n’a pas du tout réussi à me convaincre, malgré ses acteurs principaux qui font ce qu’ils peuvent pour nous intéresser à une histoire complètement insipide. Dommage quand on voit le peu de comédies outre-atlantique sorties cette année.
Ensuite se trouve Avis de Mistral. Ce qui est très amusant avec ce film, c’est que j’ai presque du mal à m’en rappeler tellement je l’ai trouvé vide de sens. On est face aux classiques « Campagne contre Ville » et « Vieux contre Jeunes », avec les clichés habituels, des personnages peu originaux dont les relations évoluent d’un coup et sans raison apparente, le tout finissant sur une conclusion tellement évidente que je me demande encore le but de ce genre de production.
D’ailleurs, en parlant de but, je cherche encore celui de Les Gazelles, qui se place 8e dans mon Flop. Car moi, à part voir une production qui semble dire qu’être une femme célibataire à Paris c’est être dans la merde jusqu’au cou, j’ai pas saisi le message du film. Sans doute qu’entant qu’homme vivant en province, je passe peut être à côté de certains aspects de cette comédie, toujours est-il que j’ai trouvé ça particulièrement mauvais.
En 7e position arrive Equalizer. Ce film sort avec bien 20 ans de retard. Avec son rythme poussif, son personnage principal invincible et pas attachant pour un sou, on regarde se dérouler le film sans qu’à aucun moment on éprouve le moindre intérêt pour son histoire convenue et prévisible. Dans le même genre, John Wick avait au moins le mérite d’être fun.
Ho! Mais voilà qu’arrive la bonne blague de 2014 : 300 : La Naissance d’un Empire. Dans le genre suite opportuniste dénuée de sens, on est dans le haut du panier. Cherchant tout du long à se rapprocher du premier opus sans jamais y parvenir, on assiste à un spectacle boursoufflé de partout et sans identité propre, qui ne parvient même pas à nous faire susciter de l’intérêt pour les personnages (ce que le premier film faisait relativement bien). A noter aussi que ce film contient la scène de cul la plus ridicule qui m’ait été donné de voir en 2014, rien que pour ça c’est collector.

On arrive aux 5 lauréats de ce Flop avec Un Été à Osage County. Si vous êtes intéressés à l’idée de voir toute une famille se mettre sur la gueule (et sérieusement en plus) pendant 2h, peut être y trouverez-vous chaussure à votre pied. Mais me concernant, j’ai trouvé le spectacle affligeant et limite malsain, et ce malgré un casting qui a de la gueule.
Pas loin derrière se place Horns qui, à défaut d’aligner les maladresses et les fautes de goût, a au moins eu le mérite de me faire rire, même si je doute que c’était dans les intentions du réalisateur. Un film fantastique pour ado creux et mal foutu, avec la scène finale la plus ridicule que j’ai pu voir cette année.
On arrive sur le podium avec, à mon grand regret, 3 films français. Tout d’abord Jamais le Premier Soir qui, un peu à l’image de Les Gazelles, n’a pas été fichu de m’arracher le moindre sourire, ni me faire approuver la moindre empathie pour ses personnages. Le « Attention, ce film rend heureux » sur l’affiche me fait ainsi rire bien jaune…
La médaille d’argent de la honte revient quant à elle à Papa was not a Rolling Stone. Honnêtement, je ne savais pas où placer ce film tellement il ne m’inspire rien. C’est typiquement le genre de production que tu regardes en pensant à autre chose, ou rien n’arrive à t’intéresser au propos ni au destin des personnages. Le film dispensable par excellence que n’a même pas envie de détester, juste faire comme s’il n’était pas là. Pourtant le sujet aurait pu être intéressant.
Et au sommet du podium trône fièrement (ou pas) Les 3 Frères le Retour. Je ne comprends pas cette envie de chercher absolument à reproduire des exploits passés. Il faut apprendre à tourner la page et à vivre avec son temps. Cette suite à la célèbre comédie des Inconnus (que personnellement j’aime beaucoup) est un étron cinématographique. Le scénario ne mène nulle part, ça n’est jamais drôle, juste bête et méchant, les personnages sont détestables et le film passe son temps à faire des clins d’oeil au premier opus dans l’espoir de faire appel à notre nostalgie et, dans le cas présent, à notre pitié. C’est une vraie catastrophe, et le seul film où je suis parti 10 minutes avant la fin tellement je n’en pouvais plus (et parce que j’avais une autre séance qui allait démarrer…). Et ça me rend triste de constater que c’est vraiment le film qui j’ai le moins aimé cette année (en fait je l’ai mis dernier d’office en faisant mon classement), tant Les Inconnus sont une part importante de mon adolescence. En bref, encore une fois, je vais faire comme s’il n’existait pas pour éviter de m’en rappeler.

Ceci étant fait, place maintenant aux productions qui ont elles, pour des raisons diverses et variées, réussit à charmer mon coeur de cinéphile durant cette année 2014 un peu morose :

Top2014

American Bluff ouvre le bal. Si j’admets sans honte que le casting très à mon goût joue certainement sur mon appréciation, le film reste une belle réussite dans son genre. Bien rythmé, drôle et aux personnages attachants par leurs imperfections et disposant d’une direction artistique brillante, j’ai clairement passé un excellent moment devant cette comédie que j’espère revoir très bientôt.
En 9e place se trouve le seul film d’animation du Top 10 (diantre, serais-je entrain de vieillir?) : La Grande Aventure LEGO. Quand je pense à ce film, je ne peux m’empêcher d’avoir un sourire niais qui se dessine sur mon visage. C’est à la fois drôle et touchant, inventif, avec un scénario loufoque mais dont la conclusion surprend par sa maturité, ainsi qu’une animation originale (faux stop motion) et qui honore à la franchise des bonhommes jaunes avec lesquels j’ai passé toute mon enfance.
Nous avons ensuite le très touchant Mommy. Très certainement le plus beau film que j’ai vu cette année (autant au niveau du fond que de la forme), avec des personnages touchants et une manière de les filmer pleine de tendresse. Un petit coup de coeur qui méritait bien sa place dans ce Top 10.
Débarque à la 7e place avec perte et fracas le non moins sympathique Edge of Tomorrow. De tous les films à gros budgets de cette année, c’est vraiment le seul à avoir réussi à me surprendre et à me captiver. Avec son histoire originale et ses scènes actions très bien orchestrées, c’est clairement le blockbuster le plus intéressant que j’ai pu voir en 2014. Je vous conseille vivement (et lisez le manga aussi, il est top!).
Dans un tout autre registre, Philomena remporte la 6e place avec les honneurs. J’ai beaucoup aimé ce film, il m’a réellement touché. L’histoire est bouleversante sans jamais tomber dans les clichés ou la mièvrerie. Les acteurs sont magistraux et s’imposent comme la réelle plus-value de ce drame réalisé avec finesse et pudeur.

Arrive en 5e position Un Illustre Inconnu. Alors là, j’avoue, je ne m’attendais absolument pas à aimer ce film à ce point. L’histoire m’a réellement captivé grâce à son personnage principal fascinant et le déroulement du scénario est vraiment maîtrisé. J’ai vu pas mal de films français qui m’ont plu cette année (Elle l’adore, Babysitting et dans une certaine mesure Lou!) mais celui ci se démarque par son originalité dans le propos et la manière dont il est raconté. Il faut vraiment voir ce film les gens, surtout si comme moi vous espérez encore voir de bons films français.
Un peu pour les mêmes raisons mais dans un autre contexte, Night Call atterrit au pied du podium. Ce fut la bonne surprise de fin d’année, qui a su s’attirer mes faveurs grâce à son ton acide et caustique. Avec son anti-héros merveilleusement interprété par Jake GYLLENHAAL (que j’ai aussi beaucoup aimé dans Enemy), j’ai pris un plaisir non dissimulé à suivre les actes inadmissibles de cet homme en quête de gloire et de célébrité.
A la troisième place, nous retrouvons le film qui a fait s’entretuer les critiques cinéma de tout Internet : Lucy. Clairement mon gros plaisir coupable de l’année, je ne pouvais malheureusement pas le placer plus haut dans mon classement car malgré le pied qu’il m’a fait prendre (je suis allé le voir 3 fois), je suis conscient de ses faiblesses et de sa relative superficialité (bien que je ne le trouve pas si creux que certains essaient de le faire croire). Mais ça reste clairement l’un des meilleurs films que j’ai vu cette année car il a au moins eu le mérite, lui, de me surprendre et de me divertir à un très haut niveau, et rien que pour ça je dis merci à Luc BESSON.
Il se fait néanmoins damer le pion par l’excellent Her. J’aime ce film comme ce n’est pas permis. Il a tout pour me plaire : un univers riche et bien amené, des personnages attachants, des thématiques fortes et bien traitées, et enfin une histoire touchante. C’est pour moi une véritable coup de coeur que je conseille à tout le monde.
Et enfin, premier de mon classement de 2014, Gone Girl. Pas bien difficile pour moi de le placer sur la plus haute marche du podium tant ce film m’a fasciné. Ecrit avec un certain génie et avec des acteurs très convaincants, j’ai été complètement happé par ce triller aux multiples rebondissements et la conclusion absolument savoureuse. C’est vraiment le cinéma que j’aime, celui qui m’émerveille et de captive. Sans aucune hésitation la meilleure production que j’ai vu cette année, alors que la bande-annonce ne m’inspirait pas plus que ça.

Et voilà! Ce sera tout pour 2014! Une année durant laquelle je me rends compte que mes goûts et attentes commencent à changer et, bien que restant très bon public (il y a quand même peu de films que je déteste), je commence à trouver de l’intérêt dans certains types de productions que je n’aurais pas soupçonner il y a quelques années, quitte à complètement me désintéresser de certaines autres (Avengers 2, tu as sérieusement du boulot me concernant…). En tout cas, j’ai hâte de voir ce que 2015 nous réserve, et je serai là pour vous en parler à la moindre occasion! A bientôt!