L'Atelier d'AngelMJ


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Man of Steel : Mister Coktaïl

Les films Superman ont souvent mauvaises réputations. Donc forcément, quand une nouvelle production autour de cette licence pointe le bout de son nez et que c’est Zack SNYDER aux commandes (avec M. NOLAN pour faire « bankable »…), le petit monde du cinéma est en ébullition. Est ce que M. SNYDER a réussi là où tant d’autres ont échoué? Mon avis sur la question (et pour le titre de l’article… vous comprendrez en cours de route :p).
Man of Steel est donc un énième reboot de la saga Superman. Je connais très peu ce personnage, car à part la série TV Lois et Clark (rigolez pas, tout le monde regardait à l’époque!!), je n’ai jamais lu de comics, ni vu aucun des autres films. Du coup, on peut dire que je n’y allais pas avec des attentes particulières, si ce n’est celles que peut avoir tout admirateur du travail de Zack SNYDER (oui, j’ai kiffé Sucker Punch) et de Christopher NOLAN (Batooooou!). Et je ne sais pas si c’est une histoire d’attente ou pas, mais le film me laisse un avis très mitigé. Essayons de procéder par ordre…

Ce film surfe outrageusement sur le succès de la trigolie The Dark Night, c’est inutile de le nier. L’image est très froide, il y a peu d’humour, la musique de Hans ZIMMER (qui a composé celle de la trilogie suscitée) est toujours présente, à la fois magistrale et assourdissante. De ce point de vue, le film fait plus NOLAN que SNYDER… Après, de mon point de vue, ce n’est pas spécialement un défaut car je trouve que cette esthétique va plutôt bien au film, rendant le personnage de Superman et son histoire assez classe malgré un costume toujours aussi ridicule (mais ça on y peut rien).
Le scénario est assez classique dans son déroulement mais pose les bases essentielles d’une éventuelle nouvelle trilogie : on y découvre les origines de Superman, son enfance par les flashbacks, sa découverte de ses origines, l’affrontement avec le méchant de service et son début de romance avec la journaliste Loïs Lane. Donc rien de bien nouveau sous le soleil, un schéma typique de film de super héros, mais quand c’est bien fait on ne s’en plaindra pas.

Vous vous dites alors : « Ben il est où le problème alors? ». Et bien c’est que Man of Steel manque selon moi d’un peu de personnalité car à de nombreuses reprises, j’ai eu de drôles d’impressions de déjà-vu. Et là vient mon fameux titre d’article : on trouve dans ce film tout ce que l’on voit depuis 10 ans dans le genre. Prenez un peu du Dark Night pour le côté sombre, du Thor pour les combats au corps à corps d’êtres quasi-divins, une bonne dose de Transformers (caca!!) pour les immeubles qui explosent de partout pendant de longues minutes, une pincée d’Avengers pour la scène finale, un soupçon de Green Lantern pour le côté aliens, vous mélangez le tout et vous obtenez Man of Steel! Hum…
Vous l’aurez compris, le film me pose un problème. Il n’est pas mauvais car, je le répète, le scénario est classique mais tient la route, les acteurs jouent tous très bien (ça fait plaisir voir de Henry CAVILL dans un rôle correct…) et l’ensemble se suit bien sans aucun temps mort. Mais comme dit plus haut, cette production n’est qu’un mélange gracieux d’autres licences, qui même si elles souvent excellentes elles aussi, rendent Man of Steel quelque peu opportuniste. Car le film ne cherche à aucun moment à se démarquer et me donne l’impression d’une partition musicale parfaite sur le papier, mais qui une fois jouée semble dépourvue d’âme.
Certes, cela peut paraître un peu dure mais c’est vraiment le ressenti que j’ai eu durant toute la projection. Ajoutez aussi que quelques détails peuvent aussi distraire par leur côté incongru, comme Loïs qui apparaît toujours au bon/mauvais endroit au bon/mauvais moment où les personnages secondaires du Daily Planet complètement en retrait, ainsi que les méchants quelques peu binaires. Ha! Et j’espère que vous n’êtes pas allergique aux métaphores christiques car le film en est rempli (Le nom de famille kryptonien de Superman est « El », qui veut dire « espoir », mais ça veut surtout dire « Dieu » en hébreu… Et Superman a 33 ans dans le film… coïncidence? Enfin vous voyez le truc…).

Vient donc le moment de vous rendre mon verdict. Hum… Pas facile. Je suis vraiment partagé car le film a toute les qualités qu’il faut pour figurer parmi les meilleurs. Mais si comme moi vous ne ratez aucun film de super héros, vous serez forcément confrontés à cette désagréable sensation de déjà-vu devant Man of Steel. Malgré tout, je reste convaincu que ce film marque un bon démarrage pour la licence et j’espère que Zack SNYDER osera plus de choses pour le prochain épisode.

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Les Misérables : Ho… Misère…

Je n’ai rien contre les films musicaux. D’ailleurs, deux de mes films préférés sont des films musicaux, à savoir Moulin Rouge et, dans un tout autre concept, Hairspray. Donc lorsque que l’on m’a mis en garde vis-à-vis du film Les Misérables, adaptation de la célèbre comédie musicale de Broadway, j’ai fait fi des remarques et me suis rendu, innocent et inconscient, à ma séance du Vendredi soir, ravi au passage de voir que le film était proposé en VO uniquement. Et je dois l’admettre devant vous : Les Misérables est un film qui m’a fait du mal.

Comprenons-nous. Je savais que le film était chanté (comédie musicale oblige…). Cependant, je ne m’attendais pas à ce que le film soit chanté à 99%!! Là où d’autres films sont une alternance de textes dans lesquels s’incrustent les fameuses chansons, Les Misérables est entièrement chanté, toutes les répliques, toutes les interventions des personnages, qu’ils soient secondaires ou principaux… Ca chante tout le long, sans arrêt et pour tout et n’importe quoi!
Alors oui, certains me diront qu’il fallait s’y attendre, mais le problème va bien plus loin. Cela devient un véritable handicap pour le film.

Le problème avec la production de Tom HOOPER, c’est que son format détruit complètement le rythme du film. Là où d’autres insèrent les chansons dans une continuité en faisant avancer l’histoire, ici chaque envolée lyrique fait office de monologue. Comprenez par là que la plupart du temps, vous vous tapez un plan fixe du personnage pendant qu’il pousse la chansonnette, et cela à une seule et unique prise. Bon certes, ça montre que les acteurs se donnent à fond vu qu’ils doivent chanter le texte d’une traite, mais le spectateur pendant ce temps, ben il se fait chier. Car oui, regardez Hugh JACKMAN faire des allers-retours dans un couloir pendant 5 minutes, ça n’a rien de passionnant!
Cela pourrait encore passer si ces scènes ne parsemaient pas l’intégralité du récit. Mais elles sont majoritaires et hormis la chanson des Thénardier qui elle, pour le coup, se laisse écouter car bien mise en scène, les 2h30 de film paraissent une éternité, et j’ai regardé l’horloge de mon portable de manière frénétique passée la première heure de projection.

Pourtant, en terme de forme, le film avait tout pour plaire : une casting mega sexy (JACKMAN, CROWE, HATHAWAY, etc.) et des décors et des costumes pas dégueulasses du tout… Mais le rythme est complètement plombé par les chansons qui déstructurent le récit. Je pense que le réalisateur a voulu être beaucoup trop fidèle à la comédie musicale d’origine. Or on ne va pas voir un film comme on va voir une comédie musicale. Les Misérables est de ce fait un véritable supplice, un récit fort massacré par une surabondance de chansons à connotation lyrique (et oui, JACKMAN peut monter très haut dans les aigus…) plombant complètement la narration en multipliant les monologues et les plans fixes.
Après, je pense que certaines personnes sensibles à ce style de récit et de musique peuvent y trouver leur compte et rentrer pleinement dans le film. Mais moi, j’ai énormément souffert durant 2h30 est j’espère m’en remettre rapidement…

C029-MisereTherapy