Je n’ai rien contre les films musicaux. D’ailleurs, deux de mes films préférés sont des films musicaux, à savoir Moulin Rouge et, dans un tout autre concept, Hairspray. Donc lorsque que l’on m’a mis en garde vis-à-vis du film Les Misérables, adaptation de la célèbre comédie musicale de Broadway, j’ai fait fi des remarques et me suis rendu, innocent et inconscient, à ma séance du Vendredi soir, ravi au passage de voir que le film était proposé en VO uniquement. Et je dois l’admettre devant vous : Les Misérables est un film qui m’a fait du mal.
Comprenons-nous. Je savais que le film était chanté (comédie musicale oblige…). Cependant, je ne m’attendais pas à ce que le film soit chanté à 99%!! Là où d’autres films sont une alternance de textes dans lesquels s’incrustent les fameuses chansons, Les Misérables est entièrement chanté, toutes les répliques, toutes les interventions des personnages, qu’ils soient secondaires ou principaux… Ca chante tout le long, sans arrêt et pour tout et n’importe quoi!
Alors oui, certains me diront qu’il fallait s’y attendre, mais le problème va bien plus loin. Cela devient un véritable handicap pour le film.
Le problème avec la production de Tom HOOPER, c’est que son format détruit complètement le rythme du film. Là où d’autres insèrent les chansons dans une continuité en faisant avancer l’histoire, ici chaque envolée lyrique fait office de monologue. Comprenez par là que la plupart du temps, vous vous tapez un plan fixe du personnage pendant qu’il pousse la chansonnette, et cela à une seule et unique prise. Bon certes, ça montre que les acteurs se donnent à fond vu qu’ils doivent chanter le texte d’une traite, mais le spectateur pendant ce temps, ben il se fait chier. Car oui, regardez Hugh JACKMAN faire des allers-retours dans un couloir pendant 5 minutes, ça n’a rien de passionnant!
Cela pourrait encore passer si ces scènes ne parsemaient pas l’intégralité du récit. Mais elles sont majoritaires et hormis la chanson des Thénardier qui elle, pour le coup, se laisse écouter car bien mise en scène, les 2h30 de film paraissent une éternité, et j’ai regardé l’horloge de mon portable de manière frénétique passée la première heure de projection.
Pourtant, en terme de forme, le film avait tout pour plaire : une casting mega sexy (JACKMAN, CROWE, HATHAWAY, etc.) et des décors et des costumes pas dégueulasses du tout… Mais le rythme est complètement plombé par les chansons qui déstructurent le récit. Je pense que le réalisateur a voulu être beaucoup trop fidèle à la comédie musicale d’origine. Or on ne va pas voir un film comme on va voir une comédie musicale. Les Misérables est de ce fait un véritable supplice, un récit fort massacré par une surabondance de chansons à connotation lyrique (et oui, JACKMAN peut monter très haut dans les aigus…) plombant complètement la narration en multipliant les monologues et les plans fixes.
Après, je pense que certaines personnes sensibles à ce style de récit et de musique peuvent y trouver leur compte et rentrer pleinement dans le film. Mais moi, j’ai énormément souffert durant 2h30 est j’espère m’en remettre rapidement…
19 février 2013 à 08:09
Si il faut voter pour le meilleur titre de tout ton blog, je vote définitivement pour celui-là !!!!!!
19 février 2013 à 16:39
Le spectacle original est un musical que l’on qualifie d’operatique (à Londres comme à Broadway)… Tout comme cats, le fantôme de l’opéra, évita et j’en passe… Ils sont construits comme le nom l’indique avec la de l’opéra, à savoir airs duos trios chœurs et autre récitatifs inclus dans des actes et des scènes ,à la seule elle différence que la voix et le style musical ne sont pas lyriques . Il est donc normal de voir un personnage effectuer un monologue chanté façon « opera » . Après on peut adhérer ou pas mais le réalisateur qui fait une version film de ce spectacle devait respecter autant que possible ce schéma ( les textes parles du film ne sont pas dans le spectacle ou tout absolument tout est chante) . À l époque de la sortie du film de zeffirelli ou il transposait l’opera à l´écran, nul critique ou autre cinéphile n’a avancé le problème que tout était chanté ou qu un chanteur interprétait un air sans que l’histoire n avance… La différence c’est qu’à l’époque ces personnes savaient ce qu’était un opéra avant d’écrire leur papier. Aujourd’hu j ai envié de dire que si on ne sait pas de quoi on parle, on devrait mieux s’abstenir de dire n’importe quoi en essayant de se donner un air intelligent ou instruit. Enfin il est bien sur permis de ne pas apprécier voir même de détester mais la c’est un autre domaine d’ordre purement subjectif et personnel. Pour ma part ayant vu les deux versions (scène et film) je trouve cet exercice particulièrement réussi et fidèle au cahier des charges concernant son but premier : adapter la référence mondiale du « musical » au niveau international, ce spectacle vu par plus de 65 millions de spectateurs, joué dans une 40aine de pays dans un 30aine de langues différentes et ayant plus de 50 prix à son palmarès (dont 8 Tony awards, et même un Molière et une victoire de la musique en France) sans parler des prix au niveau du cinéma actuellement: 3 golden globes, 4 baftas en attendant les oscar ou il a 8 nominations…
19 février 2013 à 17:43
Vous soulevez un point que je trouve assez essentiel. L’opéra possède ses propres codes et ses propres règles. De la même manière que le cinéma dispose des siens. Or je reste convaincu qu’une bonne adaptation n’est pas une fidélisation à l’excès du support d’origine.
Et en l’occurrence, lorsque je me suis rendu dans mon cinéma, c’était pour voir un film, pas un opéra. Je comprends même que je me suis complètement fourvoyé : je m’attendais à voir une comédie musicale, pas un opéra. Et je pense que là est tout le soucis de ce film. Pour moi, le meilleur choix aurait été d’en faire une comédie musicale au cinéma, car le genre est plus adapté au support.
Pour preuve, je ne me suis pas allé voir Les Misérables pour le casser, je m’attendais vraiment a passer un bon moment. Mais ce ne fut définitivement pas le cas, et ce à mon grand regret. Et je ne pense pas que ce soit pas ignorance des codes d’ opéra, mais tout simplement qu’ils ne sont pas adaptables en l’état de film.
Je comprends votre agacement, mais j’espère que vous comprendrez que ma démarche. De plus, en l’état, je critique le film et pas l’oeuvre dans sa globalité. S’il fallait toujours connaître le supports d’origine et juger une adaptation, on s’en sortirait pas (c’est d’ailleurs souvent un débat houleux vis-à-vis des adaptations de romans au cinéma par exemple).
19 février 2013 à 21:43
j’ai remarqué en lisant tes critiques ciné, qu’on avait presque les memes gouts, et meme avis sur les films, du coup, je pense économiser et pas aller le voir.. j’hésitais, tu m’as convaincu
19 février 2013 à 22:48
Pas adaptable en l’état de film? Regardons quelques chiffres: (box office mojo)
Hairspray
(que j apprécie aussi) : 202 millions de dollars box office total mondial , 502 eme film en recette (tjs mondial)
Moulin rouge:
( que j apprécie tout autant) : 179 millions de dollars , non classé en recette ( plus de 600eme)
Les miserables :
379 millions de dollars, 179eme film à ce jour
A chacun son avis mais Incontestablement, l adaptation en l’etat de film à l’air malgré tout de fonctionner…
Cordialement
19 février 2013 à 23:00
Oui, à en croire les chiffres, le film semble avoir trouver son public. Mais je n’en fais malheureusement pas partie…
Comme dit, je n’ai pas détesté volontairement le film, mais il a bien fallu que je me rende à l’évidence une fois la première heure passée : je ne suis pas entré dedans et l’heure qui a suivi a été un vrai supplice pour moi.
Donc tant mieux si le film est un succès, c’est que je souhaite à tout réalisateur qui s’investit dans ce type de production. Mais je n’y clairement pas trouvé mon bonheur. Vraiment pas. Et je reste convaincu (mais ça aussi c’est personnel) qu’une bonne adaptation n’est pas un simple copier/coller du support d’origine.
21 février 2013 à 09:31
Je suis d’accord pour dire que ce film a de nombreux défauts (notamment les gros plans injustifiés), mais il m’a quand même plu. Anne Hathaway et Russell Crowe, quoi ^^ ».
21 février 2013 à 10:44
Anne HATHAWAY est pas mal en effet, je crois d’ailleurs que c’est le personnage qui m’a le plus plu. Par contre, Russell CROWE est une erreur de casting pour moi. J’ai beaucoup de sympathie pour cet acteur, mais entant que chanteur… Mouais bof.
22 février 2013 à 18:12
Mmh, moi je l’ai trouvé super en mode « Juge Frolo qui chante avec Notre-Dame en fond » ^^. Mais c’est sans doute une question de sensibilités.
22 février 2013 à 19:55
Sans doute. Le personnage et l’acteur en lui-même sont bons, ça je ne le nie pas. Mais j’ai juste du mal à le voir/entendre chanter XD
Et puis, Russell CROWE, c’est rare de le voir en méchant, il a tellement une tête sympathique ^^
24 février 2013 à 17:12
je partage à peu près ton avis, que ça soit chanté à 99% est un problème, surtout que ce russel crowe est un mauvais chanteur, il fallait faire du 50/50 pour que ça soit réussi.
mistergoodmovies.net
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