Alors que j’illustre cette rubrique depuis maintenant 4 ans, je m’en rends compte que je n’ai jamais mis à l’honneur d’antagoniste ou de méchante. Pas que je me l’interdisais, mais sans doute qu’aucune n’a réussi à vraiment me marquer au cours de mes découvertes. Pourtant en m’interrogeant sur le sujet, une méchante m’est venue directement en tête et il s’agit de Maléfique, la terrible sorcière du dessin animé La Belle au Bois Dormant.
J’ai eu un rapport très particulier avec ce film durant mon enfance. Avec mon frère et ma sœur, nous en étions complètement fan et avons poncé la VHS de nombreuses fois (vous savez, cette VHS à la boite blanche dont seule ma génération doit se souvenir…). On connaissait tellement l’histoire par cœur que nous étions capable de sortir l’ensemble des répliques et mimaient l’intégralité des scènes (et plus particulièrement celles avec les 3 fées, chacun de nous en incarnant une).
Vous l’aurez compris, La Belle au Bois Dormant est un Disney qui m’a marqué. Et Maléfique y est pour beaucoup. Bien qu’une de mes plus grosses terreurs enfantines fut la transformation de la Reine dans Blanche-Neige (tmtc), la terrible sorcière me fascinait autant qu’elle me terrorisait. Fasciné par son design, sa voix, la manière dont elle est animée; par la méchanceté pure qu’il s’en dégage tout en faisant preuve de malice et de cruauté (et je pense qu’elle est aussi une des raisons pour lesquels j’aime les dragons).
Mais à la fois terrorisante avec son regard jaune et son apparence squelettique, ces sauts d’humeurs, son rire (putain ce rire…) et la façon dont elle apparait ou se transforme.
Bref, même si Disney a proposé des méchants plus complexes par la suite, Maléfique est une antagoniste qui a laissé sa trace dans mon imaginaire et mes souvenirs d’enfance. Et je suis donc ravi de la voir régulièrement dans la série Kingdom Hearts comme méchante récurrente. Dommage que le film live qui lui a été consacré n’est pas réussi à rendre le personnage plus intéressant (même s’il y avait de bonnes idées de base). En bref, un personnage qui méritait largement de paraître de cette rubrique.
Quand j’ai appris que Disney sortait un film live sur l’une des plus grandes méchantes de l’histoire de ses franchises (à savoir Maléfique, la sorcière de La Belle au Bois Dormant), vous comprenez bien que mon âme d’enfant a été très fortement titillée. Surtout que, à la vue des bande-annonces et du casting, je me demandais comment il serait possible que le film ne soit pas une réussite. Et il l’est, incontestablement. Tout n’est bien sûr pas parfait, mais laissez moi vous en dire plus sur ce production qui m’a particulièrement charmé.
Tout d’abord, on ne peut que remercier Disney pour le travail accompli en ce qui concerne la forme du film. Nom d’une pipe, qu’est ce que c’est beau! L’univers qui nous est présenté est particulièrement enchanteur, avec de sublimes paysages, une direction artistique maîtrisée en ce qui concerne les costumes et les décors, et surtout le design des créatures féeriques que j’ai trouvé particulièrement bien foutu! De plus, et c’est important à signaler pour une fois, la 3D est sublime et très bien utilisée. On rentre complètement dans le film grâce à elle et nous offre des moments magiques comme les nombreuses scènes de vol.
Et il y a la musique. Bon sang qu’est ce que la musique de ce film envoie du steak! Les pistes sont absolument splendides, collent parfaitement à chaque scène et produisent autant d’émotions que les images.
En clair, Disney nous a mis les petits plats dans les grands au niveau de l’aspect technique du film, et tout ceci est appuyé par des acteurs qui assurent vraiment le spectacle. Si Angelina JOLIE tire immanquablement son épingle du jeu, j’ai été personnellement très touché par la performance d’Elle FANNING, qui interprète une princesse Aurore à la candeur attachante (et qui, pour le coup, a vraiment 16 ans!). Les deux actrices forment ainsi un duo parfaitement maîtrisé à l’écran, que l’on aime voir s’aimer, se détester, etc.
J’ajouterai également que je trouve l’idée d’avoir personnifié le corbeau de Maléfique sous les traits de Sam RILEY est excellente, d’autant que l’acteur propose un personnage vraiment intéressant qui s’inclut aisément dans la trame du film.
Vous l’aurez compris, aux vues de mon usage abusif de superlatifs, j’ai beaucoup aimé le film au niveau de la forme. C’est au niveau du fond que je ne sors pas complètement conquis, bien que ce soit très subjectif et que cela ne m’ait pas empêché d’apprécier le film pour autant.
L’histoire qui nous est proposée est très bonne. Car bien plus qu’un simple complément au dessin animé, vous avons ici droit à une réinterprétation complète de l’histoire originelle. Ainsi, je vous encourage à éviter les comparaisons foireuses entre les deux supports, vous risquez de vite vous fâcher avec cette production. Le scénario prend ainsi bon nombre de libertés, mais cela ne se fait ni au détriment de l’histoire, ni au détriment du plaisir du spectateur.
Toutefois, je regrette que le réalisateur n’est pas osé aller jusqu’au bout de certaines idées, quitte à rendre ses personnages moins manichéens. Car il ne faut pas oublier une chose : Maléfique reste un film qui vise un public jeune. Les personnages sont donc assez unilatéraux au niveau de leur comportement, ce qui peut sembler être un comble lorsque l’on a pour protagoniste principale une sorcière gothique qui maudit les enfants en bas âge!
Pour moi on passe un peu à côté du potentiel du film, qui aurait pu nous proposer des personnages plus torturés et aux sentiments plus complexes. Bien qu’il y ait d’excellentes idées (dont certaines déjà véhiculées dans La Reine des Neiges par exemple), je trouve vraiment dommage que le film ne parvienne pas à rendre une copie plus adulte. Mais là je sais que j’en demande trop!
En clair, Maléfique est bien partie pour être un de mes films préférés de 2014. Avec sa direction artistique réussie (et sa musique!), son casting qui assure le spectacle et son scénario bien écrit et bien ficelé, la dernière production de Disney a vraiment tout pour plaire à un large public, qui vous aimiez ou non La Belle au Bois Dormant. Demeurent quelques regrets au niveau du manichéisme des personnages, mais ce serait oublié à qui est destinée cette production. Tant pis pour moi si je suis trop vieux…