Peut-il arriver de passer complètement à côté d’un film sans trop savoir pourquoi? C’est en tout cas le constat que je me suis fait en sortant de la projection du Monde Fantastique d’Oz. Je n’avais pas d’attente particulière sur ce film et j’y suis allé dans l’optique de passer un bon moment et de profiter, au passage, d’une bonne 3D (d’après ce que j’en avais entendu…). Et je dois vous avouer que je ne sais pas trop comment vous parler de cette production Disney car elle m’a laissé très perplexe…
Pourtant, tout démarre très bien : un format d’image en 4:3 et noir et blanc (sans doute hommage au film sur Le Magicien d’Oz sorti en 1946), de la 3D qui sort par ci par là, une bonne mise en scène qui jongle habilement entre humour et scènes d’émotions. Bref, je me dis que je vais passer un bon moment. Puis Oz, notre héros charmeur et un peu mythomane sur les bords, se voit propulser dans le mystérieux et féerique monde d’Oz à l’aide d’une tornade. Ici, le monde est en couleurs, en cinémascope (d’ailleurs, la transition est assez maladroite…) et peuplé de (très) charmantes sorcières qu’il vaut mieux ne pas contrarier… Et là, je ne sais pas ce qu’il s’est passé… Mais j’ai complètement décroché!
C’est difficile à expliquer, mais dès les premiers pas d’Oz sur les terres de briques jaunes, j’ai senti qu’un truc n’allait pas. Etait ce les décors faisant très tocs? Les personnages en image de synthèse pas très beaux? Cette 3D tellement présente et tellement forte que l’apparition soudaine d’un élément en premier plan avait un effet « jump scare »? Pour tout vous dire, je n’ai globalement pas accroché à la charte graphique du film. Tout sonne faux et synthétique, on voit souvent que les personnages sont sur fond vert (la 3D n’aide pas) et le monde enchanté est curieusement vide de vie et d’âme…
Mais qu’à cela ne tienne, je tente tout de même de suivre le film. Et je suis alors déconcerté par les thématiques abordées et cette trame tellement convenue que cela devrait être interdit. Ainsi, hormis la scène finale qui vaut son pesant de cacahuètes en terme d’enjeux et de mise en scène (merci belle 3D), la quête d’Oz aux côtés de la charmante sorcière Glinda est tellement prévisible que l’on devine les scènes et les répliques à l’avance, ce qui est à la longue assez pénible et désolant.
Et c’est dommage car Le Monde Fantastique d’Oz possède un très bon casting, avec des personnages en demeurant intéressants. James FRANCO est convaincant en magicien Don Juan ringard, Zach BRAFF assure dans le rôle du « sidekick » sous les traits d’un singe volant, et nous avons droit à une trio de sorcières particulièrement charmants en les personnes de Mila KUNIS, Rachel WEISZ et Michelle WILLIAMS. Il est donc regrettable que tout ce petit monde n’arrive pas à insuffler au scénario un peu de folie, bien que des choses soient tentées, comme le fait que Glinda la gentille sorcière ne soit pas une nunuche complète ou qu’Evanora soit une méchante moins manichéenne qu’on l’eu cru, vu sous un certain angle. Par contre! Gros GROS carton rouge pour Mila KUNIS qui se retrouve insufflée à mi-parcours d’un immonde maquillage de sorcière digne de The Mask! Faire ça à une si belle femme, et un crime punissable d’emprisonnement!!
Tout ça pour dire que, sans raison particulière, je n’ai pas du tout accroché au film et n’est jamais, à aucun moment, réussi à rentrer dedans et à me sentir concerné par les mésaventures d’Oz. Pourtant, cette production a des qualités indéniables, mais qui sont toujours contre-balancées par des défauts associés. La 3D est bonne et ose quelques folies, mais juste une fois de temps en temps, se faisant souvent trop discrète. Les personnages sont globalement bons mais aucune alchimie ne se crée vraiment entre eux. Et enfin, l’univers a une identité forte, mais qui sonne vide et tristement faux. Donc que dire en conclusion? Personnellement, je pense que je n’ai pas eu le feeling avec ce film, qui ne m’a pas parlé… Cela demeure un bon prequel sur l’univers du magicien d’Oz, mais j’en sors globalement déçu et assez frustré de ne pas savoir ce qui m’a gêné dans ce film… Mystère.