Allez voir un film français, c’est décidément comme jouer à la roulette russe : tu ne sais jamais si tu vas y survivre. Malgré toute l’affection que j’ai pour mon pays, j’ai encore du mal à me divertir devant les productions françaises, à de rares exceptions (souvent des comédies, c’est dire…). Je suis allé voir Jeune et Jolie avec un objectif bien particulier, celui de l’espoir que le film ne se limite à ce qui était montré dans sa bande-annonce, c’est-à-dire du cul et… du cul. Pour le coup, le film n’est effectivement pas que ça (on sent bien la bande-annonce faite pour attirer le chaland…), et avec le recul, je me rends compte que tout n’est clairement pas à jeter dans la dernière production de François OZON.
Ce qui m’a d’abord frappé en sortant de Jeune et Jolie, c’est cette impression d’un film assez superficiel. L’histoire se tient, mais on se dit finalement que ça ne valait peut être pas la peine d’en faire un film d’1h30. Dans les grandes lignes : Isabelle, une adolescente à l’aube de ses 17 ans, va commencer à mener une double-vie en se prostituant. Pourquoi cela? Le film n’aura pas la décence de nous le dire. Et c’est là le point qui me gêne le plus dans cette production. C’est en effet l’élément qui m’a laissé extrêmement perplexe : la raison du choix d’Isabelle d’en venir à vendre son corps. La jeune fille semble visiblement aimée, avec une mère et un beau-père attentionnés, un frère complice (à la limite du sister complex…), le tout habitant visiblement sur la rive gauche de Paris. Donc ce ne sont ni l’argent, ni le manque d’affection qui semble motiver l’adolescente. Alors quoi? Simple crise d’ado? Libido démesurée? Curiosité? On en sait rien et aucune piste ne sera proposée au spectateur qui restera sur le carreau, à l’image de la mère d’Isabelle qui elle non plus n’obtiendra pas la moindre réponse.
Cela mis de côté, il y a cependant un élément plutôt intéressant dans ce film qui est sa narration et le déroulement du scénario. L’histoire est découpée en saison (automne, hiver, etc.) et nous allons suivre l’évolution d’Isabelle au fil de ces dernières. Là où le réalisateur crée la surprise c’est en amenant une violente rupture en plein milieu du film, stoppant le petit commerce d’Isabelle de manière assez brutale. Mais du coup, me direz-vous, que raconte la seconde partie? Et bien il nous est proposé de voir comment Isabelle et son entourage apprennent à vivre avec cette découverte, à défaut d’y trouver des explications.
Ainsi hommes et femmes vont gérer la situation différemment, les uns évitant le sujet tant que possible et les autres voyant en Isabelle un prédateur prêt à bondir sur le conjoint. Cette partie soulève d’ailleurs des sujets de débats intéressants autour de la prostitution et de la séduction. C’est alors qu’arrive rapidement la fin du film, plutôt bien trouvée et assez originale, bien que j’ai eu peur qu’à un moment, ça parte un peu en sucette. Mais l’honneur est sauf et le film se conclue correctement, voir même, apporte indirectement un élément de réponse aux agissements de l’adolescente.
Je pense avoir dit l’essentiel. A noter toutefois que je ne comprends pas trop ce que la presse trouve à Marine VACTH, l’actrice qui interprète Isabelle. Beaucoup disent qu’elle joue bien et qu’elle de l’avenir dans le cinéma. Donc mesdemoiselles, avoir de l’avenir dans le cinéma français, c’est se balader la moitié du film les nichons à l’air et faisant des petits gémissements. Parce que le reste du temps, Marine VACTH parle de manière monocorde et est aussi expressive que Kristen STEWART. Alors certes, elle joue une adolescente renfermée mais je pense que ce n’est clairement avec ce genre de rôle que tu révèles ton talent d’artiste. Après je ne suis qu’un provincial, je n’ai peut être pas la culture nécessaire pour comprendre la qualité de son interprétation (ça, c’était le troll bien gratuit… :p).
Cette critique devait être à la base bien plus négative. Mais à force de repenser au film et à chercher à l’analyser, j’ai bien été obligé d’admettre qu’il y a, malgré tout, des choses intéressantes dans Jeune et Jolie; assez en tout cas pour ne pas trop regretter d’y avoir accorder du temps. Certes la première partie manque clairement de finesse avec ses scènes de cul en veux-tu en voilà (bien que l’on évite de tomber dans le glauque), mais j’ai trouvé la seconde partie vraiment surprenante et pour le coup plutôt bien écrite et transcrite. Finalement, le principal défaut aura été de choisir de ne pas donner de raisons claires aux agissements d’Isabelle. C’était sans doute la volonté du réalisateur, mais cela donne à son film un côté assez racoleur et, comme dit en introduction, de relativement superficiel.
4 septembre 2013 à 21:44
C’est vraiment vraiment pas le type de film que j’irais voir, mais j’ai beaucoup aimé ta critique :) Spèce de provincial trolleur :P
5 septembre 2013 à 13:18
Super ta critique. je n’ai pas vu le film mais ça explique bien tout.
Et le troll de Kristen STEWART… Angel MJ est en forme !
7 septembre 2013 à 22:24
ah zut, il m’intriguait, ce film… parce que j’aime le sujet de la prostitution (mon côté pervers, je sais pas, j’aime souvent les personnages de prostituées dans les histoires, quand elles sont bien approfondies… roh, le mauvais jeu de mot involontaire >_<), et parce que j'aime bien la narration de Ozon… mais je suis déçu que le film ne s'attarde pas justement sur les raisons qui l'amènent à faire ça, j'ai peur de rester sur ma faim, du coup… Mais en même temps la seconde partie m'intrigue, du coup… à voir^^