Pour le redémarrage du blog après ma période de vacances, j’aimerais m’attarder sur une des productions toujours à l’affiche : Les Schtroumpfs 2. Et là, je vois déjà une partie de l’assemblée se lever et huer. Comment? Tu oses aller voir ce truc? Tu n’as pas honte? Bon alors déjà, je pense qu’avant de critiquer, il faut prendre la peine de s’intéresser au sujet de la discorde (nombreux sont ceux à cracher sur ce film et alors qu’ils ne l’ont pas vu, ni même vu le premier film!). Certes, moi le premier, j’avoue ne pas trouver cette production reluisante, mais j’ai quand même envie de mettre un peu d’eau dans mon vin et de vous faire étalage de ce qui marche, et de ce qui ne marche pas dans cette deuxième aventure des lutins bleus au cinéma.
Bon, commençons par l’évidence : les Schtroumpfs sont moches. On est d’accord. C’était le cas dans le premier, c’est toujours le cas ici. Avec leur yeux globuleux et le torse trop détaillé (oui, les Schtroumpfs ont des seins!!), on ne peut pas dire que les créatures de PEYO soient très sympathiques. Je reste toujours très interrogatif quant au choix de design de ce film, c’est une réelle faute de goût pour moi. Ceci étant fait, penchons nous d’un peu plus près sur ce qui, selon moi, empêche cette production de vraiment briller dans sa catégorie.
Le film en lui-même n’est pas mauvais en soit. Tout d’abord, le rythme est plutôt bon. On ne s’ennuie pas, les enchaînements de scènes sont cohérents et l’histoire tient la route. D’ailleurs, parlons en de l’histoire. Elle n’est pas si mal que ça lorsque l’on prend un peu de recul puisqu’elle met en avant un élément très peu exploité dans les BD d’origine : la « filiation » entre Gargamel, l’éternel ennemi des Schtroumpfs, et la Schtroumpfette, sa créature… son enfant même! Car à travers ce personnage, le film va aborder de manière intéressante le thème de la famille recomposée. Ainsi, la Schtroumpfette va être amenée à se poser des questions sur ses origines et sur sa place. Qu’elle est t’elle? Est ce avec les Schtroumpfs et le Grand Schtroumpf qui l’ont « adoptée »? Ou bien auprès de Gargamel et des Canailles, les dernières créatures créées par le sorcier et qui sont magicalement parlant le frère et la soeur de la Schtroumpfette? L’idée est bigrement intéressante et plutôt d’actualité. J’ai été d’ailleurs agréablement surpris par ce choix de ligne scénaristique qui pourrait très bien être une histoire officielle dans l’univers de la BD. Seulement voilà, l’ensemble est gâché pour deux raisons.
La première, c’est que, comme dans le premier film, l’histoire se déroule dans notre monde et pas dans le monde des Schtroumpfs. Après New York, nous voici propulsés à Paris. Et honnêtement, je ne vois toujours pas l’intérêt. L’action aurait très bien pe se dérouler dans la forêt imaginaire car cela n’aurait rien changer. Je trouve donc ce choix d’environnement très discutable, et met en avant l’autre gros problème du film : le couple Patrick et Grace, interprétés par Neil Patrick HARRIS et Jayma MAYS. Ici, on sent que c’est plus un problème de cahier des charges qu’autre chose. En effet les WINSLOW ne servent à rien dans ce film, pire ils l’alourdissent. Car pour justifier leur présence, les scénaristes ont intégré le personnage du beau-père de Patrick, gaffeur et envahissant, afin de soulever la relation tendue entre lui et son beau-fils. Gros problème : cette intrigue fait complètement double emploi avec celle de la Schtroumpfette et Gargamel, puisqu’elle aborde elle aussi la thématique de la famille recomposée! C’est donc lourdingue et sans finesse, comme si le spectateur n’avait pas l’intelligence pour comprendre le message au travers de la Schtroumpfette…
Et deuxième point, fortement lié au premier, il y a un vrai problème avec les acteurs. Enfin… tous sauf Hank AZARIA, qui interprète Gargamel. Pourquoi? Parce qu’il est le seul à être crédible dans cet univers et à croire en son personnage. Le constat est simple : bien que n’ayant quasiment aucune ligne de dialogues avec des acteurs humains, on croit à tous ses échanges avec les personnages en images de synthèse. Que ce soit avec Azrael, les Canailles ou les Schtroumpfs, la prestation d’Hank AZARIA est telle que l’illusion passe complètement. Du coup, j’ai complètement revu mon jugement sur cet acteur qui m’avait fait beaucoup de peine dans le premier film. Ici, j’ai bien été obligé d’admettre que malgré son rôle ingrat, il propose un Gargamel crédible et qui croit en ce qu’il fait.
Tous le contraire des autres personnages qui n’assurent que le strict minimum. Comme dit plus haut, déjà que leur présence est sujet à débat, Neil Patrick HARRIS et Jayma MAYS ne croient pas en ce qu’ils font. Leurs dialogues sonnent faux, ainsi que leur implication émotionnelle. Toutes les interactions avec les Schtroumpfs sont ainsi sans âme et on voit très bien qu’ils parlent dans le vide, à l’inverse d’Hank AZARIA qui parvient à créer l’illusion. Je m’abstiendrais de parler du beau-père de Patrick, joué par Brendan GLEESON, qui en plus de ne rien apporter à l’histoire, est tout simplement insupportable de par son texte, sa gestuelle et sa prestation générale. Clairement l’ajout de trop dont le film n’avait pas besoin!
Vous l’aurez compris, Les Schtroumpfs 2 aligne un nombre incalculable de défauts qui font malheureusement oublier ses quelques qualités, mais surtout les qualités qui l’auraient pu avoir avec un peu plus de maîtrise. Rien que de faire dérouler l’histoire dans la forêt imaginaire, quitte à supprimer complètement le couple WINSLOW, aurait rendu l’ensemble plus digeste et distrayant. Ainsi, on retiendra uniquement la performance d’Hank AZARIA qui assure le spectacle (ainsi qu’Azrael qui, perso, m’a beaucoup fait rire) et une idée de scénario plutôt bonne mais qui est avorté dans l’oeuf. En clair, le réalisateur a manqué d’audace et on sent vraiment le pur produit américain fait pour un public américain jeune et pas trop exigeant… C’est vraiment dommage car il y avait du potentiel. Mais non…
21 août 2013 à 07:42
Fan des Schtroumpfs en BD j’ai jamais voulu aller le voir au ciné pour le côté personnage pas mimi, les Schtroumpfs dans la vie réelle etc. J’ai finalement vu le film en blu-ray avec ma nièce chez mon beau-père, et c’est un peu pareil ça pourrait être bien mais j’accroche pas du tout…
Je resterais au BD et dessin animé pour ma part quoi :)
21 août 2013 à 19:06
Comme c’est étonnant ^^
7 septembre 2013 à 22:16
je n’ai pas encore eu le courage de tester ces deux films car les trailers m’ont trop rebuté… mais j’avoue que le thème abordé comme tu le dis aurait pu donner quelque chose, en plus, car c’est un point que j’ai toujours regretté de ne pas voir abordé dans la bd…
7 septembre 2013 à 22:19
Je peux comprendre que les trailers puissent bloquer l’envie de voir le film ^^’
7 septembre 2014 à 12:24
j’avais vu le 1 avec des amies il y a un bout de temps déjà… Souvenir !