Si vous me suivez depuis un moment, vous savez que je suis du genre bon public. Pour moi, il y a très peu de raisons de ne pas aimer un film : soit je le trouve chiant (coucou les biopics…), soit je trouve qu’il ne fait rien de son propos et est donc décevant (le cas Sex Tape récemment…). Horns, dernière production d’Alexandre AJA (dont je ne connais aucun autre film, l’horreur n’étant pas mon registre de prédilection), n’entre pas dans la première catégorie. Par contre, il saut à pieds joints dans la deuxième avec tellement d’insolence qu’il m’est difficile d’en parler en gardant toute mon objectivité. Mais on va faire ce que l’on peut.
Si j’ai tenté Horns, c’est principalement parce que je trouvais le synopsis intéressant et disposant d’un certain potentiel : un jeune homme en deuil se retrouve doter de mystérieuses cornes qui obligent les gens qu’ils croisent à dire leurs plus sombres vérités. Il décide donc de se servir de ce pouvoir pour élucider le mystérieux et sanglant meurtre de sa petite amie. Si les motivations semblent classiques, le principe de l’élément fantastique pouvant amener une critique de la société et du puritanisme de façade m’a beaucoup interpellé et je me demandais ce que le réalisateur allait en faire. Et là est ma première grosse déception : il n’en fait rien.
Le problème que j’ai avec Horns, c’est que je le considère, à juste titre ou non, comme un teenage movie. C’est-à-dire que l’on sent un film destiné avant tout à un public adolescent. Et là où le bât blesse, c’est que le pouvoir des cornes va donner lieu à des confessions souvent puériles et relativement primaires, à savoir que dans 80% des cas, les gens diront qu’ils ont envie de baiser avec un tel ou un tel. C’est drôle au début, mais n’y avait-il pas moyen de retirer quelque chose de plus… intelligent? Ainsi, hormis les confessions des parents à notre héros (qui elles, pour le coup, sont vraiment intéressantes), le pouvoir de ce dernier sera toujours utilisé bien en dessous de son potentiel. Et pourtant, aux vues des situations, il y avait quand même matière (la scène dans la salle d’attente…).
Du coup, j’ai eu beaucoup de mal à prendre le film au sérieux, surtout que les à-cotés n’aident vraiment pas. Entre l’enquête sans intérêt dont on devine rapidement le coupable (en même temps, la liste de suspects est assez restreinte…), la romance cul-cul la praline qui s’étale sur des minutes interminables de flashback et l’aspect fantastique et mystique traité à l’arrache, la projection s’est déroulée en brisant à chaque seconde tout espoir de sauvetage.
Le pire c’est que le film n’est pas pénible à voir, c’est juste qu’il fait tellement d’erreurs à tous les niveaux qu’il m’a été impossible de rentrer dans le délire du réalisateur. Déjà pour le pouvoir des cornes que je trouve sous exploité, mais surtout par la présence du fantastique qui est, selon moi, très mal utilisée. Je ne sais pas si vous connaissez le principe de Suspension consentie de l’incrédulité, mais dans le cas présent c’est un échec total. Si je pouvais accepter l’existence des cornes sans trop chercher la petite bête, la suite des évènements est si aléatoire et si grossière que j’ai fini par ne plus y croire du tout, arrivé au dernier quart du film (voir même bien avant). A l’image de la scène finale complètement ridicule (j’ai lâché des « non mais sérieux? » presque à voix haute tellement c’est mauvais) et assez hors de propos par rapport au reste du récit (et bourrée d’incohérences en plus), le réalisateur n’arrive pas donner une crédibilité à son univers et utilise l’imagerie religieuse et ésotérique n’importe comment, quitte à ce que l’on arrive plus à en comprendre la signification dans le contexte. Le résultat est que cela donne quelque chose de très disgracieux et de relativement puéril… à l’image du scénario quoi.
Pourtant tout n’était pas à jeter. Daniel RADCLIFFE offre une performance tout à fait honorable (il est quand même bien classe par moment, sauf à la fin bien sûr!) et j’ai trouvé Juno TEMPLE véritablement rayonnante. Il y a aussi la scène de badtrip plutôt bien faite mais qui ne rattrape pas la catastrophe visuelle qu’est la scène finale. La musique non plus n’est pas mal, mais elle aussi très mal utilisée tout au long du film.
Je n’avais pas d’attentes particulières sur Horns, mais je me dis qu’il y avait vraiment matière à faire beaucoup mieux. Objectivement, ce n’est pas une bouse et je pense que le public visé y trouvera largement son compte. Mais me concernant, c’est un très mauvais film qui accumulent les erreurs et a surtout le gros défaut de ne pas avoir réussi à me faire rentrer dans son univers et à le prendre au sérieux.
14 octobre 2014 à 18:40
Je l’est trouvé plus pas mal personnellement !
14 octobre 2014 à 18:42
as tu lu le livre dont est tiré le livre?
J’hésitais à aller le voir,par contre comme c’est le fils de Stephen king qui a écrit le livre,je vais sans doute me laisser tenter.
J’ai la vague impression que tout les livres adapté au ciné finisse en teen movie insipide.
5 novembre 2014 à 22:07
Tu viens de m’apprendre un truc… Encore un livre à dévorer bien que logiquement on lise avant d’aller voir l’adaptation au ciné. Merci :D
14 octobre 2014 à 18:42
*u* Un dessin de Daniel Radcliffe !! Je peux mourir en paix…
Je comptais aller voir ce film ce week-end, mais du coup si ça risque d’être décevant… Quoi que si Daniel n’est pas trop mauvais, pourquoi pas ?
En tout cas je prend note de cette critique, j’ai bien envie d’aller l’infirmer ou de la confirmer (c’est trop bête de ne pas avoir exploiter le pouvoir des cornes…)
Reste à voir si à 19 ans je suis encore suffisamment ados pour apprécier… haha !
Merci m’sieur MJ :D
14 octobre 2014 à 20:31
Haha trop drôle l’ilu ^^
14 octobre 2014 à 20:34
Le Chti était assez intéressé, mais là tu l’as bien refroidi :P On attendra de voir ça en DVD chez quelqu’un !
Ça fait tout bizaaaarre de plus te voir en chibiiiii !!! Tu fais tout sérieux/vieux !!! J’en profite pour te souhaiter en retard un bon anniv, j’étais un peu sous l’eau le jour X :)
15 octobre 2014 à 01:55
j’adore comment tu massacre le film xD
malheureusement, avec les gens de maintenant c’est qu’ils s’en foutent un peu/beaucoup du scénar, tant que les acteur son bien foutu et que les ados baise, ça intéresse et attire le public. c’est triste mais c’est assez vrai ^^’ (Non je ne me sens pas concerné, j’aime pas quand c’est de vrai personne .w. xD)
une critique bien intéressante, j’attends la prochaine avec impatience ^^
16 octobre 2014 à 21:36
Tu me connais, l’horreur EST mon registre de prédilection, j’attendais donc ce film depuis bien longtemps (étant également très fan d’Aja). Malheureusement … les joies de la campagne, du salon de l’auto, d’autres trucs un peu partout, ont fait que je n’ai toujours pas eu le temps de le voir … Je prends note de ton avis, même si j’irai tout de même le voir, histoire de ne pas regretter de peut-être passer à côté de quelque chose qui me plairait bien (j’avais adoré Maniac par exemple, pas forcément au goût de tous le monde ..).
16 octobre 2014 à 21:38
Comme dit, je pense que le film peut trouver son public. Qui sait, je ne suis tout simplement pas sensible à ce genre de cinéma, le pratiquant très peu. Tu me diras à l’occasion ^^
5 novembre 2014 à 21:59
J’attendais impatiemment (ou presque) ta critique. Je la découvre tard en plus de ne pas être adepte des commentaires bien que je te suive d’assez près essentiellement pour les fanmades.
Personnellement, j’ai beaucoup aimé le film (et j’ai 24 ans quand même donc peu importe l’âge du public je pense). J’avais surtout envie de voir si Daniel Radcliff allait réussir à se sortir du rôle du petit Harry qui lui colle à la peau depuis plus de 10 ans et sur ce point je n’ai pas été déçue même si c’est le doubleur français engagé pour Harry Potter qui lui donne la réplique. Ça dérange un peu au départ et puis finalement on a tellement l’habitude que ça en devient normal. D’ailleurs son jeu ayant changé et son ton ainsi que le ton du film l’aide à s’éloigner largement d’Harry, ce qui n’était pas encore le cas dans « La Dame en Noir ». Sur certains points comme la découverte du meurtrier, je suis d’accord, c’est vite trouvé, quasi aucune surprise. Par contre, j’ai apprécié les connotations bibliques (serpents, l’ange déchu, etc…) et trouve que ça donnait de la cohérence au fantastique. Aussi j’adore les films fantastiques donc peut-être que je ne suis pas forcément objective non plus (ceci dit, je n’aime pas forcément tous les films fantastiques, certains sont clairement des navets…). Le scénario reste intéressant mais exploité trop vite vu le peu de personnages impliqués dans l’enquête. Peut-être que si il avait été un poil plus long en terme de durée, cela t’aurai parut moins inintéressant. Sinon, autre point que j’ai trouvé tout à fait fascinant et vraiment bien travaillé : les maquillages, les bruitages presque plus sonores que la bande-son elle-même et ajoutant une petite touche que je ne saurais définir (j’ai sursauté au « crack » de la pousse des cornes mine de rien tellement c’était bien fait), et le jeu de caméras et d’effets (scène du bad trip par exemple, fantastique).
Un pavé… Et sur ce, bonne continuation ! :D
5 novembre 2014 à 22:05
La direction sonore est en effet très intéressante. En fait en terme de forme, hormis la scène de fin qui est particulièrement mauvaise, je n’ai pas de reproche particulier à faire au film. Dans mon cas, c’est surtout un problème de fond. Après, pour en avoir discuté avec d’autres personnes, il s’agit d’un récit type pour le genre horreur/fantastique. Je ne suis peut être tout simplement pas adepte de ce type de production (j’aime bien le fantastique, beaucoup moins l’horreur).
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