L'Atelier d'AngelMJ

City Hall : Dessine moi un mouton

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City Hall est une BD assez atypique qui a pris le parti d’être publiée au format « manga », à savoir petit format, noir et blanc et charadesign aux influences nippones évidentes. Nombreux sont les auteurs a avoir tenté l’expérience et s’y être cassés les dents. Qu’a donc City Hall pour avoir réussi là ou tant d’autres ont échoué?

Alors déjà premier constat : c’est beau. C’est très beau même. Guillaume LAPEYRE possède un trait vraiment agréable à l’œil. On sent les influences mangas (le duo de héros m’a fait pensé à celui de Bakuman au début…) mais cela reste un style personnel et identifiable. L’univers Steam punk de l’histoire est parfaitement retranscrit aux travers des décors et des objets qui ont vraiment beaucoup de charme et annoncent un univers riche et profond.
Mais de beaux graphismes, ça ne suffit pas (même si dans notre cas, la moitié du chemin a déjà été parcourue!). Il faut aussi que l’histoire tienne la route. Et là encore, City Hall relève le défi haut la main. Imaginez : un monde alternatif où tout ce que vous écrivez sur un morceau de papier prend vie et agit selon vos indications. Bien entendu, le papier est devenu un objet interdit vu qu’il fut utilisé lors de guerres sanglantes. C’est dans cet univers que l’on va suivre les péripéties de Jules VERNE (oui oui, LE Jules VERNE!) et de son acolyte Arthur Conan DOYLE (oui oui, LE Arthur Conan DOYLE!), qui vont être confrontés à un mystérieux personnage masqué, Black Fowl, qui semble en possession de papier et bien décidé à semer le chaos dans la ville de Londres. Franchement… ça déchire.

Seulement voilà, si cet univers serait parfait une BD d’action, les auteurs ont, contre toute attente, préférait en faire un thriller. Ma foi, pourquoi pas, cela n’empêche pas d’avoir des combats titanesques de Papercut (les créatures naissant par le biais du papier). Cependant, l’histoire n’est pas assez « riche » pour tenir sur les 3 tomes qui composent la série. Ainsi, après un démarrage en trombe, le deuxième tome est d’un ennui mortel, bourré de textes pas forcément intéressants et qui peinent à indiquer au lecteur dans quelle direction se dirige le scénario.
Heureusement les choses s’arrangent grandement dans un troisième volume explosif, qui nous mène vers un final de génie, faisant regretter que la série s’arrête en si bon chemin (j’espère que les rumeurs d’un deuxième cycle sont fondées!). City Hall mériterait en effet de continuer à développer son univers, vu le nombre de personnages sous exploités et le mystère autour de Black Fowl pas complètement résolu. D’ailleurs, si je pourrais faire un reproche au titre, c’est de s’amuser à utiliser beaucoup de personnages historiques pour ne finalement pas en faire grand chose.

Que donc pensez de City Hall ? Et bien que pour une BD française au format manga, ça n’est vraiment pas mal du tout! L’univers et les graphismes sont sa grande force, ainsi que son final tellement bien trouvé qu’aujourd’hui encore, j’en viens à souhaiter désespérément une suite. Dommage toutefois que le titre soit parfois si verbeux (le tome 2 était un supplice… vraiment) et que les personnages soient trop nombreux et pas assez approfondis. Mais à part ça, on ne peut que saluer le travail de Rémi GUERIN et Guillaume LAPEYRE qui nous livre un projet ambitieux et cohérent avec leur démarche. Chapeau messieurs!

D027-BlackFowl1

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